lundi 1 octobre 2012

Juno (2007, Jason Reitman)

Il y a de ces films qui nous intéressent en même temps de nous laisser complètement indifférent avant même de les avoir vus. Juno a longtemps fait partie de cette catégorie pour ma part. Je n'avais encore rien vu de Jason Reitman. En faite, j'avais peur qu'il soit un espèce de réalisateur de mauvaises comédies contemporaines overrated et insipides comme Judd Apatow: Ce dernier compte trois comédies à son actif qui semblent plaire beaucoup aux critiques (The 40-Year-Old Virgin, Knocked Up et Funny People étant généralement bien accueillis par la critique) que je déteste incontestablement. Puis, vient Reitman qui, avec son Thank You For Smoking, Up In The Air et particulièrement Juno, semblait se diriger dans le même genre de réalisation que Apatow. Ce qui a eu comme effet de retarder mon visionnement d'un film aussi divertissant que celui dont j'en fais présentement la critique favorable!

Lorsqu'elle tombe accidentellement enceinte, Juno MacGuff, alors âgée de 16 ans, opte instinctivement pour l'avortement. Cependant, après mûres réflexions, l'adolescente choisit une solution beaucoup plus audacieuse. Selon Juno, tant qu'à porter un bébé, aussi bien aider un couple qui n'arrive pas à en avoir un! C'est avec cette idée en tête que la jeune femme continuera sa grossesse jusqu'à son terme afin d'offrir le nouveau-né au couple volontaire.

Juno est une sorte de petite brise de printemps dans la comédie dramatique d'aujourd'hui. Effectivement, si jamais le film ne révolutionnera le genre, il apporte quand même sa propre touche personnalisée qui a l'effet d'un petit coup de fraîcheur agréable! Bien que je n'ai rien noté de flagrant pour la réalisation de Reitman, c'est une toute autre chose avec le scénario de Diablo Cody. Tout bonnement, cette dernière nous offre une histoire bien simple, mais efficace, en prenant un soin particulier à élaborer les multiples péripéties de la situation de Juno et des futurs parents adoptifs. Sinon, qu'en est-il de la comédie? À ce point-là, l'impact n'est pas si incroyable. En effet, Juno n'est pas un long-métrage hilarant qui enchaîne des blagues pendant des heures. Par contre, sans aucun doute qu'il pourrait vous faire sourire. Si ce n'est pas trop abusé, je le qualifierais de feel good movie: joie et sourire, voilà ce qu'apporte Juno!

Dans un autre ordre d'idée, toujours par rapport au scénario, Cody inclue de façon aussi surprenante qu'intéressante quelques références cinématographiques de qualité. Passant du réalisateur italien Dario Argento avec son Suspiria à Herschell Gordon Lewis et son Two Thousand Maniacs!, on a même droit à un extrait de ce dernier! D'ailleurs, avec de telles références au cinéma d'horreur, on ne s'étonnera pas du projet d'écriture suivant de Diablo Cody deux années après, où elle écrira le scénario du décevant Jennifer's Body!

Malheureusement, on ne peut venter totalement le scénario de Juno, puisqu'il comporte ses défauts. S'il installe sa barre d'attente plutôt haute dès le commencement, le film finira par perdre un peu de son intérêt initial. Ça reste intéressant à regarder, mais il aurait tout de même fallu un petit quelque chose pour rythmer le tout et répartir sa saveur parfaitement sur toute sa durée. Puis, assez tristement, le pire arrive: la finale. Je ne sais pas si ce n'est que moi, mais j'ai facilement deviné cette fin quétaine et tellement prévisible à 100 milles à l'heure! C'est frustrant, puisque ça rapproche Juno du moule des comédies insipides que je mentionnais tantôt, alors que son aspect différent, voir presque unique, était l'un de ses plus grands atouts!

Est-ce que cette accroche fait de Juno un film gâché pour autant? Absolument pas! Sortons de ce contexte scénaristique et on se rendra compte que ce long-métrage de Jason Reitman possède encore plus de belles qualités. D'abord, les chansons présentes pendant le film sont plutôt bien. Ce n'est pas le genre musical qui se retrouve dans mon lecteur de musique (quoi que peut-être certaines chansons), mais pour accompagner cette œuvre cinématographique, je trouve la soundtrack très efficace. Sinon, les acteurs sont tous épatants à des niveaux différents. Jennifer Garner et Jason Bateman ne sont pas des comédiens que je porte grandement dans mon cœur. Pourtant, ils m'ont bien satisfait avec leur performance respective. Pour Ellen Page, deux fois bravo! Elle interprète avec brio un personnage extrêmement attachant et intéressant à découvrir. Michael Cera s'en sort bien également. J'aurais d'ailleurs apprécié le voir davantage, alors que le scénario se centralise surtout sur les péripéties de Juno et n'élabore pas beaucoup du côté du père.

Bref, Juno est un film à voir, définitivement. Vous n'aimerez peut-être pas autant que moi, mais il est certain que votre visionnement s’avérera différent de ce que vous pouvez vous attendre de ce type de comédie!

Julien English
3.5/5

2 commentaires:

  1. Juno est définitivement un film que j'aime bien, ça n'a rien d'un classique ou d'une grosse référence, mais Diablo Cody donne un visage intéressant à une comédie qui aurait pu être extrêmement ordinaire. Et ces hommages au cinéma d'horreur sont tout simplement savoureux et dignes de mention! Je ne peux pas en dire autant de son Jennifer's Body qui est vraiment plat et inintéressant!

    Si ça t'intéresse, elle a écrit la première version du remake de Evil Dead, ça se voit tout de suite avec le personnage principal drogué et le geek aux lunettes! ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne savais pas pour le remake d'Evil Dead! Sinon, heureux de voir que l'on s'entend toujours aussi bien dans nos appréciations.

      Supprimer