mardi 13 novembre 2012

The Hunger Games (2012, Gary Ross)

C'est presque un honneur de critiquer aujourd'hui ce film qui a tant fait jaser à sa sortie. Ce film qui a rapatrié ses pelletés de fans en délire devant le nouveau blockbuster épique du grand Gary Ross. The Hunger Games, cette adaptation du roman de Suzanne Collins au concept si innovateur et original! Pour ceux qui n'y ont vu que du feu, il y a longtemps que je n'avais pas parlé d'un long-métrage avec autant de sarcasme...

À chaque année, des filles et des garçons sont sélectionnés par hasard à travers Panem et sont regroupés en districts afin de participer aux Hunger Games. Lorsque sa petite sœur est pigée, Katniss prend volontairement sa place. De façon générale, les règles du jeu sont plutôt simples: Hunger Games est un grand évènement télévisé où les duos d'adolescents envoyés pour représenter leur compté sont relâchés en pleine nature et doivent s'entre-tuer jusqu'au dernier. 

Le plus comique dans tout ça, c'est que j'embarquais dans le projet lorsque la production a été annoncée. Jusqu'à ce que les premières images apparaissent, puis le trailer, pour finalement me laisser complètement indifférent face à cette adaptation qui semblait viser un public pré-adolescent. Pourtant, j'ai toujours été curieux de le voir, et c'est entre deux poignées de graines de citrouille que ça a eu lieu. Est-ce que je le regrette? Non. C'était la première fois que j'en mangeais et j'ai apprécié leur petit goût salé de pop corn! Pour The Hunger Games, malheureusement, c'est une toute autre histoire.

Je ne passerai certainement pas par quatre chemins. The Hunger Games, selon moi, est clairement un très mauvais long-métrage ''camouflé''. Derrière sa belle photographie colorée, son scénario approfondi et recherché ainsi que sa musique envoûtante se cache une réalité terriblement pauvre. Certes, il y a déjà quelques faits erronés qui méritent d'être nuancés dans ce que je viens d'affirmer. La photographie? Rien à dire. Elle est effectivement sublime. Même constat pour la merveilleuse soundtrack de James Newton Howard à qui l'on doit déjà les trames musicales du King Kong de Peter Jackson et de I Am Legend!

Cependant, tout se gâte au niveau de l'histoire. Ce fameux scénario que plusieurs clament si original et brillant alors que, au final, The Hunger Games n'est rien d'autre qu'un espèce de rip-off pré-adolescent du film japonais Battle Royale. D'accord, venez me lancer des tomates en me disant que Collins a affirmé n'avoir jamais entendu parler de ce film avant la publication de son roman. Qu'il en soit ainsi, pour moi ça n'a aucune importance. Le film de Gary Ross reste une version américaine non-violente du chef-d’œuvre de Fukasaku. En passant, parlant du roman, je n'ai pas lu ce fameux livre de Suzanne Collins. Apparemment que l'adaptation est plutôt fidèle, mais je ne peux confirmer. J'ai surtout l'impression, en sachant que le livre s'avère un peu plus explicite que le long-métrage, que les producteurs ont rendu le film ridiculement accessible à un plus jeune public afin d'en faire le plus gros blockbuster possible et d'en bénéficier au box-office. Tant mieux pour eux, et tant pis pour leurs victimes un peu trop curieuses comme moi!


Bref, c'est donc par ces trois aspects cités ci-dessus que The Hunger Games réussit, d'après moi, à flouer complètement ses spectateurs qui ont l'impression d'assister à deux heures et demi d'un grand film sensationnel. Oui, deux heures et demi, ça semble long. Mais c'est encore pire lorsqu'une telle durée n'est aucunement justifiée! C'est ainsi qu'on a droit à deux grandes divisions: la première heure d'explication et la deuxième heure d'application; soit les règlements et le jeu lui-même. Voyons-les en détails...

La première partie se veut donc une introduction à l'univers de The Hunger Games. Curieusement, c'est parmi les premières minutes que j'ai trouvé ce long-métrage le plus intéressant, jusqu'à me demander si je n'avais pas abusé trop rapidement de préjugés envers ce nouveau film de Gary Ross! Puis, il n'en a pas fallu beaucoup avant que le film commence à accumuler les clichés et ce, perpétuellement jusqu'à la scène finale. Entre temps, on a aussi droit à un ou deux flashbacks aussi mal insérés que inutiles au déroulement et à la compréhension de l'histoire tellement ils sont courts et dénués de contenu.

Malgré tout, une demie-heure devra passer avant que je cesse d'avoir l'impression que The Hunger Games ne s'avéra pas le blockbuster pour pré-ados tant anticipé! Mais dès l'arrivée des participants sur le plateau, tout se gâche. En partant, les jeunes participants ne semblent aucunement réagir face à la situation assez intense et tragique qui leur arrive. On nous embarque alors dans le concept de la téléréalité qui, soit dit en passant, vient gêner totalement l'univers du film avec ses commentateurs plates qui ne font que briser l'ambiance à chacune de leurs interventions. Au fond, le style de la téléréalité ne concorde tout simplement pas avec le reste. Étant très mal introduit, l'animation et le TV show donnent presque l'impression qu'on rebondit d'un film à un autre, alors que c'est bien le même... et c'est loin d'être un compliment! Sinon, parlant d'animateurs inintéressants, Effie Trinket, l'hôtesse des participants, n'est pas bien mieux. Peut-être que ses costumes excentriques et son make-up tape-à-l’œil permettent aux fanatiques de The Hunger Games d'accrocher encore plus à cet univers ''disjoncté'', mais tout ce que j'ai à dire à ce propos, c'est que l'effet est complètement raté et on ne comprend même pas d'où sortent ces créatures aux cheveux et vêtements multicolores toutes plus ridicules les unes que les autres! Pourquoi avoir tenté d'inclure des personnages aussi loufoques, c'est vraiment mauvais!

Au niveau du casting, il y a du bon et du très mauvais. Jennifer Lawrence et Josh Hutcherson n'ont rien d'épatant à offrir, si ce n'est que leur belle gueule qui attireront le public. J'aimerais bien parler de Liam Hemsworth, mais c'est difficile à faire étant donné qu'il n'apparaît environ qu'un gros 15 minutes dans le film en entier. Dire que la publicité en parlait comme un personnage central de l'histoire!

Cependant, on doit lui donner, Gary Ross s'en sort bien à la réalisation. Je dis ça un peu de façon contradictoire, puisqu'il ne m'a pas tant impressionné. Disons-le, je ne suis pas un grand amateur de Ross, ayant apprécié son Pleasantville non pas pour sa réalisation particulièrement. En tout cas, si dans The Hunger Games le jeu de caméra reste assez ordinaire, on nous projette parfois quelques beaux plans intéressants! Ce qui m'amène à la deuxième partie du long-métrage, si on peut l'appeler ainsi. Le décompte tout juste avant que le jeu commence officiellement est très excitant, puisque c'est la chance pour The Hunger Games de nous surprendre et de pouvoir tourner la situation en sa faveur. Malheureusement, dès que le jeu débute, on assiste à une scène en sourdine et au ralenti inutile. Ross a clairement essayé de rendre la scène tragique et sensationnel et il échoue lamentablement par son manque d'organisation. Pourtant, j'ai été surpris de voir le ton violent qu'adopte le film pendant ces premières minutes de carnage. Rien de flagrant, mais il y a quand même deux ou trois bonnes petites giclées qui m'ont presque fait ravaler mes préjugés sur la violence suggérée! Mais il en faudra peu pour remarquer que l'on ne retrouvera plus jamais ce genre de petit moment audacieux par la suite et, finalement, mes préjugés s'avèreront véridiques.

Ce qui est le plus incroyable, dans le mauvais sens du terme, c'est que sur une si longue durée d'environ 2h30, on n'arrive même pas à bien exploiter le concept! Pendant le déroulement du jeu, on remarque certains réflexes ou certaines tendances humaines en situation de survie telle que la formation de clans. Des idées très intéressantes comme celle-là qui auraient pu être facilement mises davantage en évidence, mais où The Hunger Games passe complètement à côté pour offrir du superflu. Autrement, le réalisateur tente de nous faire vivre des scènes de sensations fortes, mais le résultat est loin de fonctionner. La scène de la ruche d'abeille est pourtant bien faite, mais encore une fois, il a fallu qu'elle soit gâchée par la caméra qui essaie d'en faire un peu trop.

Ce n'est pas tout. Un paquet de petits détails viennent empirer le cas de The Hunger Games. Par exemple, les transitions beaucoup trop brusques du jour et de la nuit. Sinon, les bêtes qui seront incluent dans le jeu semblent à la base remplis de potentiel. Dommage que leur création par ordinateur enlève beaucoup de vraisemblance au film. D'ailleurs, les effets spéciaux ne sont pas si épatant et gâchent beaucoup ces créatures.

En bref, qu'est-ce que The Hunger Games? Un film avec un certain potentiel qui est réduit en un film d'action pour pré-adolescents et qui tourne les coins ronds malgré sa durée interminable. Pour finir, le film conclu sur une finale des plus mauvaises et prévisibles sans aucune surprise. Puis, le long-métrage se termine. Puis, le générique apparaît. Puis, so what? La suite sera sans moi.

Julien English
1.5/5

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