lundi 7 janvier 2013

Django Unchained (2012, Quentin Tarantino)

En ce temps des fêtes qui s'est achevé il y a quelques jours, Les Critiques des Critique a été un peu négligé. C'est ainsi que je souhaite célébrer légèrement en retard cette nouvelle année 2013 qui commence avec une critique du film que j'attendais le plus en 2012: le nouveau Tarantino, Django Unchained!

Deux ans avant la guerre de Sécession, à une époque où les noirs étaient encore esclaves des blancs, un chasseur de primes qui se nomme Dr. King Schultz achète la liberté de Django, un esclave noir qui devient alors un homme libre. En libérant ainsi Django, Schultz espère qu'il pourra l'aider à piéger les trois frères Brittle, morts ou vifs, desquels ils réclameraient une récompense. De son côté, Django souhaite retrouver sa femme Broomhilda, alors esclave de Calvin Candie, le propriétaire d'une plantation où les noirs sont très sous-représentés.

Voilà longtemps que le réalisateur Quentin Tarantino voulait faire un western spaghetti. Mis à part quelques grands classiques indémodables, je ne suis jamais pleinement emballé à l'idée de voir un western. Pourtant, c'est une toute autre chose lorsque l'on a affaire à un maître cinématographique de l'envergure de Tarantino. Cet homme, du haut de sa filmographie qui était jusqu'à maintenant parfaite, arrive à m'envoûter dès qu'il embarque un tantinet soit-il dans un nouveau projet. Exceptionnellement, la sortie de la bande-annonce de Django Unchained m'a laissée complètement indifférent et a même semé un doute énorme dans mon esprit. Ce nouveau film ne semblait pas bénéficier autant de la touche du réalisateur... Et si c'était le long-métrage de trop dans la filmographie du grand cinéaste?... Et si Django Unchained s'avère être le mouton noir parmi ses chefs-d'oeuvre?... Tarantino peut-il s'être planté si près de sa retraite qu'il anticipe après la réalisation de deux autres films?

Fort heureusement, mes craintes n'avaient pas lieu d'être! Ça fait déjà un bon moment que je n'ai pas revu l'excellent Inglourious Basterds, précédent film du même réalisateur, et je serait dû pour le revoir. Mais j'ose quand même affirmer que si Django Unchained ne le surpasse pas, il lui arrive facilement à la cheville! Au final, ce long-métrage est très tarantinoresque. Pour sa réalisation aux plans de caméra sublimes, parfois même à couper le souffle, ses longs dialogues succulents aux répliques bien punchées et ses giclées de sang... beaucoup de giclées de sang!

Puisque du Tarantino reste du Tarantino peu importe le genre. Ce réalisateur a un style très représentatif que, bien souvent, on adore ou on déteste. Les détracteurs de cet homme détesteront sans aucun doute Django Unchained et pourront bien lui reprocher n'importe quel principe sur le racisme ou la violence gratuite et les fanatiques comme moi n'en auront rien à foutre. Quentin a son genre bien particulier depuis des années, il ne peut quand même pas être aimé de tous. Pour cette histoire de racisme, dont Django Unchained a réellement été accusé par certains, il faut tenir compte de l'époque où se déroule l'histoire. Si le film ne possède absolument aucune base historique ou presque, le simple contexte d'esclavagisme des années 1800 justifie logiquement le langage des personnages. En plus, je ne perçois aucunement ce long-métrage comme étant racisme, alors que l'on assiste clairement à l'une des scènes les plus hilarantes du film qui rit carrément de la gueule du Ku Klux Klan!

Sinon, cette notion de ''violence gratuite'' n'a plus aucun sens à mon avis. On a toujours accusé Quentin Tarantino d'avoir recourt à cette violence excessive et pourtant il en sort à la pelleté des films violents pour aucune raison et ils ne subissent jamais autant de représailles. Personnellement, je m'en fous. Tant que le film est bon et qu'il se tient, peu importe la voie employée. Et puis, au fond, ce réalisateur est reconnu pour ses carnages. C'est d'ailleurs l'une de ses marques. Faites-vous votre propre opinion, moi je trouve même ça jouissif! D'autant plus que Django Unchained est probablement le long-métrage le plus sanglant de Tarantino! On assiste même à deux bons gros bains de sang bien sales et colorés pour notre plus grand plaisir. C'est une façon comme une autre de jouer dans la comédie de l'exagération.

Au fond, comme dans tous les Tarantino, la comédie fait partie intégrante de Django Unchained. Parfois de façon plus subtile et personnelle, tout dépendent de votre genre d'humour, les blagues se font généreuses et j'ai ris à plusieurs reprises, notamment pendant cette scène du KKK dont j'ai parlée plus haut! Autrement, toujours dans les habitudes du cinéaste, les musiques sont particulièrement bien choisit pour chacune des scènes présentées. De plus, elles s'agencent à merveille avec le concept d'hommage aux westerns spaghetti, nous offrant entre autres du Ennio Morricone. Sans parler de la soundtrack du film Django de 1966 réalisé par Sergio Corbucci dont Django Unchained tire son nom! Curieusement, je suis moins convaincu par l'intérêt d'inclure un ou deux morceaux rap de 2Pac ou, pire, Rick Ross dans un western. Néanmoins, cet élément n'est pas tellement important dans l'appréciation du film.

Dans un tout autre ordre d'idée, Quentin Tarantino arrive une fois de plus à rassembler un casting flamboyant pour Django Unchained! On a même droit à l'une de ses meilleurs sélections d'acteurs dans un même film! C'est avec grand plaisir que l'on retrouve à nouveau Christoph Waltz. Cet acteur qui avait offert ni plus ni moins que sa performance la plus grandiose dans l'avant-dernier long-métrage de Tarantino se surpasse encore plus dans Django Unchained! Petit fait intéressant, si son personnage était détestablement méchant dans Inglourious Basterds, on s'attachera facilement au Dr. King Schultz qui se classe parmi les protagonistes du western. Tout ça pour en conclure que, finalement, Waltz vole littéralement la vedette dès qu'il entre en scène! Pour ce qui est de Leonardo DiCaprio, c'est très simple. Sans aucun doute qu'il est à son meilleur et interprète son personnage le plus mémorable en carrière! Étrangement, je n'aurais jamais pensé à voir DiCaprio dans un tel rôle aussi méchant. Le personnage de Calvin Candie qu'il interprète est très tordu, détestable et impulsif. Si ce n'est pas dans les habitudes de l'acteur de jouer ce genre d'homme exécrable, il s'en sort haut la main et vole carrément la vedette dans les scènes où il fait son apparition!

Le troisième acteur qui se démarque énormément du lot est Samuel L. Jackson. Quel plaisir de le revoir collaborer avec Tarantino, depuis le temps! Jackson est bien en forme malgré l'âge de son personnage et il lance sans contredit certaines des meilleurs répliques du film. Sans aucun doute qu'il vole la vedette à l'instant où il entre dans une scène! Finalement, vous vous apercevrez sûrement de la contraction que porte ma critique, et c'est voulu: Django Unchained rassemble clairement trois grands acteurs au mieux de leur forme qui volent chacun la vedette dans toutes les scènes où ils jouent. Inutile de préciser que certaines scènes les mettant tous les trois en action constituent des moments totalement épiques!

Malheureusement, Jamie Foxx n'est pas un acteur aussi excellent que les autres même s'il s'en sort mieux que je l'imaginais en esclave révolté. Néanmoins, c'est probablement une chance que Will Smith ait refusé le rôle lorsqu'il lui a été proposé avant que Foxx prenne sa place. Apparemment qu'il trouvait le langage trop vulgaire et dégradant. Tant pis, je n'ai rien contre cet acteur, mais je ne le voyais vraiment pas dans le rôle de Django! Autrement, la courte présence de Tom Wopat, l'acteur qui jouait Luke dans la vieille télé série de The Dukes Of Hazzard, est très appréciable et le caméo de Franco Nero, jouant le personnage de Django dans le film de 1966 est un excellent clin d'oeil!

Et des clins d'oeil dans Django Unchained, il y en a! Je ne suis vraiment pas le plus grand connaisseur en westerns et je suis certain d'avoir manqué plusieurs références. Pourtant, j'ai bien constaté que ce nouveau Tarantino en débordait, dans les mises en scène, les musiques, jusqu'aux bruits de coups de poing et les tires de fusil! Aussi, les costumes et les décors sont parfaits et l'équipe technique se mérite amplement une bonne main d'applaudissements sincère.

Finalement, après la conclusion remplie de surprises, de rebondissements et d'hémoglobine de Django Unchained, j'en suis venu au constat suivant: Un bon 2h40 venait de passer et j'en redemandais. Quentin Tarantino signe ici ce qui s'avère être le meilleur film de 2012. Détracteurs de ce réalisateur, passez votre chemin. Les gens qui recherchent un quelconque film historique aussi, puisque ce film n'a pas la prétention d'en être un. Ça fait longtemps que je n'avais pas vu un long-métrage aussi divertissant au cinéma, et ça fait du bien. Définitivement, Tarantino did it again. Je suis vendu!

5/5
Julien English

4 commentaires:

  1. En voilà un film dont j'ai douté longtemps le visionnement (tout comme Inglorious Basterds), mais dont je suis tombé sur une merveille!

    Les critiques sur le racisme n'ont juste pas compris ce que le film voulait faire pendant 2h45, le but est justement de rendre les noirs forts et très intelligents. De plus, on fait passé les blancs pour des criss de caves (la scène du Ku Klux Klan et celle du carnage final en sont un bon exemple) et juste insensibles. Dont, je pense que c'est tout le contraire, le scénario expose le fait que les blancs sont fautifs et pas le contraire... et le racisme, j'imagine, représente bien l'époque du film.

    Et si le film ne suivait pas cette voie, on ne métrait pas Jonah Hill qui se moque du fait que les membres du Ku Klux Klan n'ont pas de trous pour le nez!

    Sinon, bien que je ne cri pas autant que toi, j'ai beaucoup apprécié Django Unchained, et je suis déjà près à le revoir dès que possible... pis que dire du thème principal... Djjjann.ggggooooo!! Un délice!

    Sinon, j'si adoré Leonardo Di Caprio, Christoph Walz et Samuel L. Jackson dans leur rôle respectifs!

    Je fini cette petite critique sur cette excellente musique dans le film :

    http://www.youtube.com/watch?v=GIimccyVlJg

    4/5

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    1. Inglourious Basterds, ça t'avait prit un temps fou avant de le voir, et tu as adoré. Même chose pour Django Unchained maintenant! Comme quoi tu ferais mieux de faire un peu plus confiance à Tarantino dans ses projets à venir!

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    2. Effectivement, surtout que le prochain film de Quentin Tarantino sera définitivement son dernier...

      Je ne veux pas manquer l'éventuel sorti en salles!

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