dimanche 26 mai 2013

Fast Five (2011, Justin Lin)

J'aimerais m'excuser. M'excuser auprès de ma famille qui me déshéritera peut-être, auprès de mes amis qui me dénigreront sûrement. Des excuses à mon entourage, mes pairs. À ceux qui croyaient réellement en mes talents de critique, ainsi qu'à ceux qui y croyaient moins. Je m'excuse à moi-même. Je m'excuse aux caissiers de dépanneur qui ont dû toucher mon argent sale, puis aux madames qui m'ont déjà souris dans la rue, ignorantes de tous ces pêchés que je suis en train d'écrire à l'instant à propos de Fast Five.

Fast Five reprend l'aventure là où le précédent film s'était terminé. Ainsi donc, Brian O'Conner et sa copine Mia font chavirer l'autobus transportant Dominic Toretto en route vers la prison. Après l'avoir libéré, le trio est forcé de s'exiler pour ne pas faire face aux autorités qui partent à leur recherche. Désormais à Rio, Brian, Mia et Dom retrouve quelques amis avec qui ils planifient un vol de voitures à l'intérieur d'un train en marche. Le problème, c'est que l'intervention ne se passe pas comme prévue. Lorsqu'un agent chargé de surveiller le trafic de drogue est tué, le blâme est aussitôt mis sur eux. Luke Hobbs, un agent spécial américain débarque alors à Rio pour les arrêter pendant qu'ils tentent d'échapper l'imposant dealer de drogue de la région.

On dira ce qu'on voudra, la série Fast And Furious n'a jamais révélé autant de potentiel auparavant. Il aura fallu cinq films, mais l'attente aura valu la peine! Il est assez fréquent de voir une série perdre en qualité au fil des suites. Le contraire, lui, est plutôt peu commun. Pourtant, Fast Five est sans aucun doute l'oeuvre la plus aboutie et réussi de la série jusqu'ici! Fast & Furious, quatrième du nom, m'avait déjà grandement surpris en élevant la barre bien plus haute que ses prédécesseurs en transportant la série vers une touche plus sérieuse et surtout plus intéressante. Avec Fast Five, la transition est maintenant faite. On peut enfin oublier ces courses de rue pitoyables pour laisser place aux films de cambriolage!

Une fois de plus, Justin Lin surprend avec une réalisation impressionnante qui nous fait oublier qu'il est le coupable de la médiocrité de Tokyo Drift. On retrouve également une belle photographie qui n'était pas nécessairement présente dans les précédents films. Fidèle à son habitude, Lin n'hésitera pas à mettre en scène des cascades improbables et des péripéties plutôt invraisemblables. Pourtant, tout est pardonné, puisque les scènes d'action sont très divertissantes et, au fond, c'est un peu le but de Fast Five. En faite, le but de la série a toujours été le même. Celui d'offrir un gros divertissement pop corn. Si les premiers films ne réussissaient pas, Fast Five relève pleinement le défi malgré ses excès!

Comme on doit s'y attendre, la suite parfaite était très peu envisageable étant donné la longévité de cette série. Quelques excès, c'est bien. Mais tout le monde sait que trop, c'est comme pas assez. C'est pourquoi Fast Five accroche parfois sur des incohérences scientifiquement impossibles qui irritent un peu mon côté rationnel.  Une chambre forte de je-ne-sais-pas-combien-de-tonnes loadée en malade et tirée par deux petits véhicules de course... sérieusement? Une chance que cette scène est amusante!

J'aimerais également faire part d'une difficulté à bien mixer l'action avec le blabla. En effet, les scènes boostées à l'adrénaline sont concentrées au début et à la fin du long-métrage, d'une telle façon qu'on a à peine le temps de respirer! Cependant, en plein milieu, ça ne bouge que très peu, ce qui engendre certaines longueurs qui auraient pu être évitées.

Au niveau des acteurs, j'ai une opinion très mitigée. Fast Five réuni une bonne majorité de tous les protagonistes de la série ensemble (excluant Tokyo Drift). Ainsi, il est intéressant pour un fanatique de retrouver toutes ces têtes d'affiches connues. Par contre, pour quelqu'un comme moi qui n'a cessé de chialer sur le choix des acteurs depuis le tout début, je retrouve beaucoup plus de personnages que j'ai détestés que de personnages qui m'ont réellement accrochés! Qu'à cela ne tienne, la majorité d'entre eux semble avoir gagné de l'expérience et, sans être bon pour autant, le casting en général s'en sort plutôt bien à mon grand étonnement!

Ainsi donc, Vin Diesel et Paul Walker offre des performances passables. De même pour la balance féminine de Fast Five, c'est-à-dire Jordana Brewster et la plus que toujours ravissante Gal Gadot. Je me réjouis de revoir Ludacris et Sung Kang qui étaient respectivement les moins pires de 2 Fast 2 Furious et Tokyo Drift. Au final, parmi les anciens, seuls Tyrese Gibson et Matt Schulze m'ont agacé. L'un d'eux pour avoir prit un peu trop d'attitude depuis sa seule apparition dans le deuxième volet de la série, puis l'autre pour avoir conservé la sienne.

À cette troupe, on note l'arrivée de nouveaux personnages. Entre autres, Joaquim de Almeida dans le rôle de l'antagoniste. Personnage très peu marquant dont on oubliera la présence dès la fin du visionnement de Fast Five. Autrement, on dénote la sublime Elsa Pataky en tant qu'agente spéciale du DSS, mais particulièrement son partenaire Hobbs interprété par Dwayne ''The Rock'' Johnson!

Il faut comprendre que j'ai toujours entretenu une relation de haine extrême avec The Rock. Je trouve que c'est un acteur minable, voir totalement médiocre. Étrangement, je remarque que plus il vieilli, moins il m'énerve. En faite, je ne sais absolument pas ce qu'il a de plus dans Fast Five que dans ses autres films à part 30 livres de muscle supplémentaire dans chaque bras et une barbichette, mais je l'ai trouvé presque parfait pour ce rôle d'agent des forces spéciales! Il est intense et je le sens bien investi dans son personnage. Ça ne m'empêchera pas de le détester ailleurs, mais Fast Five pourrait peut-être être le début d'une réconciliation avec Johnson. Seul le temps me le dira...

Dans un même ordre d'idée, Fast Five est définitivement ma réconciliation avec la série. Du moins, à partir du quatrième film, Fast & Furious! En voyant ce cinquième volet, j'ai énormément de misère à concevoir que tout à commencé avec un film d'une aussi faible qualité que The Fast And The Furious. À part un nom similaire et des acteurs communs, certes plus matures qu'à l'époque, la série a complètement changé de ton. À son plus grand avantage, bien entendu!

Finalement, Fast Five possède une brochette d'acteurs moyens, mais à leur meilleur, en plus de mettre en scène les voitures les plus belles de la série. Le tout avec une bonne réalisation et un scénario très simple, mais rempli de petites surprises agréables. Fast Five ne serait peut-être pas aussi impressionnant s'il ne suivait pas une série aussi mal débutée. Néanmoins, ça reste un gros divertissement sincère qui nous offre d'excellentes scènes hautes en testostérone. Par exemple, celle de la chambre forte que j'ai plus ou moins subtilement citée ci-haut qui m'a donné l'impression de jouer à Burnout 3: Takedown sur PlayStation! Sans oublier l'affrontement ultime et tant attendu entre Vin Diesel et Dwayne Johnson! Sérieusement, j'ai beau détester ouvertement ces deux acteurs, le combat est juste trop épique.

Il y a moins d'une semaine, je vous aurais dit que Fast And Furious était l'une des séries les plus ratées de l'histoire. Si je conserve mes paroles pour les trois premiers films, le quatrième m'a bien remis à ma place et Fast Five m'a définitivement cloué le bec! Jamais je n'aurais cru dire ça un jour, mais je suis presque curieux de voir ce que donnera Fast & Furious 6...


Julien English
4/5


*Dans la même série:

The Fast And The Furious (2001, Rob Cohen)
2 Fast 2 Furious (2003, John Singleton)
The Fast And The Furious: Tokyo Drift (2006, Justin Lin)
Fast & Furious (2009, Justin Lin)
Fast Five (2011, Justin Lin)
Fast & Furious 6 (2013, Justin Lin)

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