Deux étudiants du secondaire pourtant bien différents en apparence, Richard et Justin, se réunissent régulièrement après les cours pour élaborer le meurtre parfait. Pendant ce temps, l'inspecteur Cassie Mayweather et son partenaire Sam Kennedy font l'enquête d'une jeune femme retrouvée sans vie dans la forêt.
Murder By Numbers raconte donc une histoire recyclée sur l'idée du meurtre sans faille basée sur la véritable affaire Leopold-Loeb, et tente désespérément d'être génial par quelques retournements de situation peu surprenants. En fait, le film semble durée une éternité, c'est beaucoup trop long inutilement! On prend deux grosses heures pour mieux s'attarder sur des détails anodins plutôt que de faire progresser l'histoire dans le bon sens. Barbet Schroeder, le réalisateur, aurait bien mieux fait de couper le paquet de flashback qu'il a mal introduits dans son récit et, au passage, il aurait pu oublier toute cette relation entre le personnage de Sandra Bullock et celui de Ben Chaplin!
Effectivement, Murder By Numbers alterne fréquemment entre les péripéties des deux jeunes hommes ayant un intérêt commun pour le meurtre, puis la petite relation pseudo-amoureuse des deux enquêteurs. Si le mélange est plutôt bien partagé, n'en reste pas moins qu'on se fout complètement de leur relation! L'histoire aurait dû se concentrer davantage sur Richard et Justin. Parce que, bien que peu original, le concept du meurtre parfait est un sujet fascinant qui peut être très pognant s'il est bien mis en place. D'ailleurs, Murder By Numbers ne sera pas sans rappeler le bon vieux Hitchcock avec son film Rope! Malheureusement, Schroeder est loin d'être Hitchcock et son film s'avère plus maladroit qu'impressionnant.
On détecte aussi un grand manque de professionnalisme de la part du scénariste Tony Gayton. En fait, il semble prendre son public pour un con. C'est une tendance fréquente avec ce genre de films policiers malhabiles. L'enquête est intéressante à voir évoluer, mais on ne cesse de dévier l'intrigue vers de nouvelles pistes pour finalement tout nous révéler en moins de deux minutes par la bouche d'un personnage. J'imagine que Gayton a cru que ce serait une technique brillante pour mettre son spectateur sur le cul, mais ça crée tout l'effet inverse! C'est une méthode très peu réfléchie et trop facile à mettre en chaîne. On a alors droit à un paquet d'explications inintéressantes racontées en un seul morceau, tout en bloc.
En fait, ce genre de monologue punch donne souvent l'impression que les scénaristes n'avaient aucune idée de comment terminer leur film. Ainsi, on balance tout en même temps pour que le twist ait l'air sensationnel et intelligent, alors que le long-métrage est plutôt en train de perdre tout son intérêt. Néanmoins le dénouement est assez intense et appréciable malgré sa conclusion ridicule.
Murder By Numbers est moindrement intéressant pour les fans de Ryan Gosling comme moi pour le voir alors qu'il n'était encore qu'un jeune prodige débutant. Mais outre Gosling et Michael Pitt, ce n'est certainement pas la piètre performance de Sandra Bullock qui permet d'apprécier ce film. Au final, Murder By Numbers n'est réellement juste qu'une autre version de ce que l'on a toujours vu avec les histoires de meurtres.
Julien English
1.5/5
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