mercredi 4 septembre 2013

My Super Psycho Sweet 16 (2009, Jacob Gentry)

''Tiens donc!'', m'étais-je dit. ''Un téléfilm d'horreur produit par et pour MTV avec un titre qui n'inspire rien de nécessairement bien et un scénario vraiment classique. Tout est là pour démolir My Super Psycho Sweet 16 sur mon blog!'', avais-je affirmé.

Madison Penrose, la petite garce populaire et détestable de l'école selon plusieurs étudiants, s'apprête à célébrer son 16e anniversaire. Pour l'occasion, elle demande à ses parents pleins aux as de faire ré-ouvrir le Roller-Dome et invite toute son école à y faire un tour! La fermeture de cette patinoire pour rollerblades cache toutefois une tragique réalité. Un soir de l'année 1999, Charlie, l'ancien propriétaire que l'on surnommait The Lord Of The Rink, y a commis des meurtres horribles après s'être fait humilié.

Je doutais sincèrement de la qualité de ce produit. D'autant plus que c'est basé sur une maudite émission pour ados péniblement merdique! J'ai tout de même eu une petite curiosité. Comment exploiter un côté horrifique en restant dans la même veine que la série? Justement, en ne restant pas dans la même veine! En fait, si My Super Psycho Sweet 16 peut rappeler d'une quelconque façon l'émission My Super Sweet 16, c'est seulement par son titre similaire et son contexte d'une adolescente fêtant son 16e anniversaire (Wah, concept!). Autrement, et heureusement, les ponts sont difficilement reliés!

Je dois l'avouer, MTV m'impressionne. Sérieusement. J'aime bien le sarcasme, mais il n'y en a aucun ici! On ne se contente pas seulement d'offrir un film d'horreur banal. On offre un bon petit slasher agréable avec un potentiel fou! D'abord, comme tout slasher qui se respecte, My Super Psycho Sweet 16 met en scène un tueur solide et sadique. Loin d'être un Jason Voorhees ou un Michael Myers, The Lord Of The Rink (alias Charlie sous son masque de la mascotte du Burger King!) est un meurtrier très intéressant qui n'est pas sans rappeler ceux qui l'ont grandement influencé! Aussi, il repose sur un passé rempli de haine qui permet de justifier ses actes même s'il ne justifie aucunement son retour out of nowhere après des années de cachette. Effectivement, son histoire aurait peut-être nécessité une meilleure logistique à ce niveau-là.

Qu'en est-il de l'histoire de façon générale? Il fallait bien s'en attendre, My Super Psycho Sweet 16 reflète quand même des situations un peu clichées avec des personnages stéréotypés que l'on peut décrire bêtement comme le beau gars populaire, l'ex-copine bitch populaire du beau gars, la petite réservée différente de la classe et son meilleur ami nerd dont on doute de son attirance envers cette dernière. MTV reste ce fameux poste pour adolescents tripant sur les amours quétaines et le bitchage dans les couloirs d'école, et c'est donc ce qui nous est plus ou moins transmis au début du long-métrage.

Je précise que c'est ce qui est mis en scène au début du long-métrage pour une raison bien simple. De grâce, le film fini par se détacher un peu de cette sphère ados à son plus grand avantage. Certes, on ne doit pas demander à un mouton de devenir un loup. On doit seulement lui demander de se raser la laine et d'agripper un poignard. C'est justement ce que fait My Super Psycho Sweet 16. Des situations quétaines et des clichés, il y en a. Cependant, ils s'atténuent au profit d'une ambiance angoissante plus pertinente pour le spectateur à qui le réalisateur Jacob Gentry a promit un film d'horreur.

D'ailleurs, parlant de cette ambiance, Gentry ne réussit pas toujours à nous faire ressentir la tension qu'il a essayé de reproduire. De plus, les jump scares ne sont pas tellement efficaces. En revanche, l'effort y est bel et bien ressenti et alors que je ne m'attendais absolument à rien de ce film, My Super Psycho Sweet 16 arrive à soutenir une atmosphère horrifique intéressante par la sublime photographie dont je suis moi-même impressionné et la bonne réalisation sur les épaules de Jacob Gentry.

À ma grande surprise, le casting est aussi très bien distribué! Alors que la majorité des acteurs sont peu connus, à part Julianna Guill qu'on reconnaîtra la même année dans un slasher de plus grande renommé, soit le remake de Friday The 13th, les têtes d'affiche semblaient bien plus belles que réellement talentueuses. Tout compte fait, Matt Angel est bien crédible et Chris Zylka offre une performance satisfaisante. Pour ce qui est de Guill, elle interprète à merveille la bitch de l'école qu'on aime détester! Petite re-mention au passage du tueur joué par Alex Van qui a clairement le profil du sadique qu'il personnalise. Mon coup de cœur, justifié ou non, revient quand même à Lauren McKnight dans le rôle principal. Non seulement je me suis totalement attaché à son personnage de Skye, mais j'aimerais beaucoup voir l'actrice dans quelque chose de plus gros et de plus sérieux à l'avenir!

Au fait, je dirais que c'est grâce à McKnight si j'ai aussi bien embarqué dans l'histoire. Si bien que le long-métrage m'a filé entre les doigts avant même que je n'ai pu le saisir par les cornes! Puis, une fois l'arrivée au party, My Super Psycho Sweet 16 dévoile enfin ses atouts, laissant de côté son aspect kitsch initial. Sous un montage musical un peu tout croche et un spectacle sans aucune innovation, Jacob Gentry commence son carnage petit à petit. Je vais vous avouer une chose: Jamais je ne m'attendais à ce qu'un téléfilm de MTV soit aussi violent!

Je veux dire, le sang ne gicle pas de partout, les os et les têtes ne s'arrachent pas, mais Gentry offre des meurtres très brutaux dans leur mise en scène! Je pense au passage de l'extincteur qui est clairement mon moment favoris de tout le film en entier. Wow! De quoi faire saliver tous amateurs de l'horreur! C'est filmé avec une telle brutalité et un montage sonore tout simplement jouissif! Peut-être n'est-ce aussi le fait que je ne m'attendais pas à voir quelque chose du genre dans un film comme celui-ci.

Malgré tout, My Super Psycho Sweet 16 possède plusieurs lacunes, particulièrement dans sa touche adolescente clichée résolue à toucher un public particulièrement plus jeune et ''tendance''. Néanmoins, la bonne réalisation de Jacob Gentry, le personnage très attachant qu'interprète Lauren McKnight, la vivacité d'un tueur sanguinaire digne de ce nom et le meurtre de l'extincteur sont incontestablement quatre excellentes raisons de donner une chance à ce téléfilm malheureusement trop peu connu.

Julien English
3/5


*Dans la même série:

My Super Psycho Sweet 16 (2009, Jacob Gentry)
My Super Psycho Sweet 16 Part 2 (2010, Jacob Gentry)
My Super Psycho Sweet 16 Part 3 (2012, Jacob Gentry)

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