dimanche 15 septembre 2013

The Transporter (2002, Corey Yuen & Louis Leterrier)

Ceux qui ont déjà parlé de cinéma avec moi doivent savoir que je me fais un plaisir de détester Jason Statham. Ce n'est peut-être pas le pire acteur de tous les temps, mais j'ai de la misère avec son supposé talent en badasserie! Puis, quand je n'aime pas un acteur, je met du cœur à oublier sa filmographie! Ainsi donc, c'est toujours assez perturbant de redécouvrir ses anciens projets et de se rendre compte qu'il n'a pas seulement jouer dans de mauvais films insipides. Le phénomène s'est produit plus ou moins récemment avec The Rock Johnson dans Fast Five. C'est une nouvelle claque à mon orgueil que je mange maintenant avec Jason Statham. En dehors de ses collaborations avec Guy Ritchie (Lock, Stock And Two Smoking Barrels, Snatch et Revolver), se pourrait-il, qu'au fond, peut-être là... que je sois diverti par un film de Statham??

Frank Martin est le Transporteur. Son travail consiste à livrer secrètement des colis d'un point à l'autre et d'encaisser l'argent de son destinateur anonyme. Il agit selon ses trois règles d'or qui lui assure un accomplissement sécuritaire et efficace du transport de la marchandise. D'abord, ne jamais changer les termes du contrat en cours. Ensuite, ne jamais mentionner de nom. Puis, ne jamais ouvrir le colis. Lorsqu'il fait abstraction de l'une de ses règles pour la première fois de sa carrière, Frank s'embarque dans une situation particulièrement délicate.

La nuance ultime à faire ici, c'est que je n'ai pas proprement dit aimé le film. Certes, j'ai été diverti, oui! Le point étant que, après avoir joué dans ses deux meilleurs films, soit ceux sous la direction de Ritchie mentionnés plus tôt, Jason Statham s'est empressé de figurer dans des merdes comme Ghosts Of Mars et The One. On mélange à tout ça le très mauvais arrière-goût amer qu'il m'a laissé en bouche après m'avoir littéralement violé avec ses productions plus populaires, et on obtient finalement à un grand bol extra large de souvenirs indigestes!

C'est donc avec un pied derrière et un doigt sur la sortie de secours de ma télévision qu'est le piton ''power''que j'ai donné une seconde chance à The Transporter, premier du nom, avec comme seule légitimation le pouvoir de chier mon calvaire dans la critique que voici. Un soulagement qui devra attendre mon prochain Statham, puisque celui-ci ne mérite certainement pas autant de répugnance!

Tant qu'à n'en parler, aussi bien en finir avec lui. Avec The Transporter, Jason Statham n'en est qu'au tout début de sa carrière en tant qu'acteur de premier plan ''solo''. Et sans l'avoir détesté, il arrive plutôt difficilement à supporter le film sur ses épaules. En partant son personnage est assez stéréotypé et l'allure inexpressive qu'il lui donne ne l'aide pas à se démarquer davantage. Néanmoins, sa tronche ne m'a pas trop énervé et ça, c'est déjà un bel exploit accomplit de sa part!

Parmi le lot, Statham s'avère même plus charismatique que ses antagonistes! Je n'aime absolument pas Matt Schulze et, en plus, il interprète un personnage carrément inintéressant dans The Transporter. Même problème avec Ric Young qui, lui au moins, ne m'a pas fait chier pendant tout le visionnement de The Fast And The Furious, contrairement à Schulze. Finalement, j'apprécie François Berléand dans son rôle d'inspecteur. Aussi, Shu Qi est carrément adorable! Bon, il est vrai que j'ai un petit penchant pour les belles asiatiques et je trouve cette actrice très jolie, mais elle interprète tout de même le personnage le plus attachant de la gang! Je comprend dont Frank Martin, le héros, de faire fi de sa troisième règle!

Autrement, The Transporter est un film difficile à prendre au sérieux. Le scénario est assez exagéré, voir ridiculement construit. On assiste à un gros n'importe quoi sous le prétexte de vouloir balancer des cascades ou sauver la peau d'un personnage à la dernière minute. D'un sens, c'est dommage que The Transporter se prenne autant au sérieux lui-même, puisque ses péripéties cocasses et ses cascades douteuses représentent un amusant certain! D'ailleurs, le long-métrage possède ses gros moments forts tel que le combat dans l'huile où on exploite très bien les éléments du décors. Ça m'a fait un peu penser à Jackie Chan qui utilise les chaises et les portes de réfrigérateur pour se débarrasser de ses assaillants!

Malheureusement, je dois reprocher à The Transporter son exécution malhabile. Plusieurs bonnes idées en découlent, l'histoire en elle-même est intéressante, mais son exploitation est bien trop molle. Aussi, on distingue visiblement un effort d'originalité et d'intrigue, sauf que les scénaristes se sont prit le pied dans leurs propres pièges! J'ai dû deviner à l'avance toutes les péripéties et les décisions des personnages bien à l'avance, sans exception! C'est quelque chose d'assez plate lors d'un visionnement!

Au niveau de la réalisation, j'ai aussi un gros problème avec Corey Yuen et Louis Leterrier! À deux réalisateurs, je peux pas croire que la job ait été aussi brouillon! Les poursuites de char ne sont d'aucun intérêt à voir et plusieurs scènes d'affrontement sont bien mal tournées! Le fun est toujours présent, mais l'aspect technique de la caméra est souvent miteuse. Au passage, un autre élément qui m'a énormément agacé pendant les combats: le choix des chansons! C'est simplement affreux! C'est quoi l'idée de mettre du semi-rap lentement rythmé? Ce n'est pas seulement merdique pour les oreilles, c'est carrément inapproprié avec les scènes dynamiques présentées! D'ailleurs, je dirais même que ça réduit grandement leur intensité.

Au final, Yuen et Leterrier n'offrent certainement pas une oeuvre de qualité avec The Transporter. Je suis même déchiré à lui accorder une note aussi élevée! Par contre, je dois me rendre à l'évidence et laisser mon orgueil de côté, c'est un film généralement efficace qui permet de passer un bon petit moment. Jason Statham, malgré tout mon indifférence envers lui, à même réussit à me faire décrocher quelques sourires, entre autres lorsqu'il touche le sac qu'il transporte vers le début du film! Si The Transporter se précipite beaucoup trop à conclure son histoire dans une légère tension inefficace et un peu quétaine, il laisse quand même curieux de s'adonner à sa suite dès que possible!

Julien English
3/5


Dans la même série:

The Transporter (2002, Corey Yuen & Louis Leterrier)
Transporter 2 (2005, Louis Leterrier)
Transporter 3 (2008, Olivier Megaton)

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