dimanche 20 octobre 2013

Cocktail (1988, Roger Donaldson)

Avec ses deux plus grands classiques des années 1980, soit Top Gun et Rain Man, Tom Cruise a réussit à se faire un gros nom au cinéma. Pourtant, entre les deux se trouve un film d'un intérêt bien moindre. Roger Donaldson a profité d'une figure montante pour soutenir son long-métrage Cocktail, ce qui lui a permis d'obtenir un certain succès au box-office. Un succès que je trouve trop peu mérité.

En sortant de l'armée, Brian Flanagan s'installe à New York où il reprend les études. En attendant son diplôme, il se trouve un emploi de nuit dans un bar du coin. Assisté de son boss Douglas Koglan, Brian apprend des techniques de flair bartending. Rapidement, son service de nuit prendra beaucoup plus de place dans sa vie que ses études.

Cocktail n'est rien d'autre que le mélodrame quétaine typiquement '80s. Quelques petites blagues, dont plusieurs font mouche, et une musique entraînante incluant The Beach Boys et John Cougar Mellencamp, le tout pour dissimuler un scénario ordinaire et une réalisation chaotique. D'ailleurs, le scénariste Heywood Gould et le cinéaste Roger Donaldson semblent vraiment essayer de voir qui est capable de faire une pire job que l'autre!

D'abord, l'histoire a l'air d'avoir été rédigée à partir d'une ou deux idées de scènes plus ou moins imprécises, et n'avoir jamais été retravaillée par la suite. Ainsi, la direction qu'essaie d'emprunter Cocktail n'est pas évidente à cerner. Où est-ce que ça s'en va? Aucune idée! Le scénario de Gould passe du film de barman talentueux aux amourettes d'un jeune couple en moins de deux! C'est comme s'il avait de la misère à s'identifier. Le pire dans tout ça, c'est que cette première intrigue avec le barman est intéressante, mais très mal exploitée, tandis que sa tournure mélodramatique du jeune couple est bien exploité, mais totalement banal. Bref, on se ramasse avec une intrigue plutôt fade au final.

Sans compter que l'espace temporel du film découle à un rythme si effréné qu'on n'a pas le temps de réaliser la vitesse à laquelle on bondit d'une journée, d'une semaine, ou même d'une année à l'autre! Rien de catastrophique là-dessus. Ça rend seulement les choses un peu plus étranges et confuses.

Tout compte fait, Cocktail porte parfaitement son nom. C'est tout un cocktail d'un peu n'importe quoi! Son scénario est un cocktail de revirements de situation. Des situations tellement exagérées et à la limite de l'incrédibilité que son semblant de punch (Oh, oh! C'était presque un jeu de mot!) m'a littéralement fait rire devant son ridicule!

Roger Donaldson nous offre également son arôme personnel, puisque sa réalisation et le montage qui en suit constitue un parfait cocktail de scènes bâtardes dont on se contrefout totalement! Sérieusement, les montages rythmés en accéléré sont les pires. Bien souvent sans importance au déroulement de l'histoire, elles ne servent finalement à rien d'autre que de perdre du temps. À vrai dire, j'ai rarement vu autant de scènes aussi anodines que ça dans un même film!

Malgré tout, je ne peux démolir complètement Cocktail, puisqu'il possède un certain je-ne-sais-quoi de charmant à certains moments. Fort probablement que cette petite touche appréciée provient du duo vedette. J'ai du mal à digérer Tom Cruise dans ses projets plus récents (mises à part quelques exceptions), mais dans les années 80, il était clairement à son meilleur selon moi! Peut-être pas dans son talent, mais dans son charme à tout le moins. Bryan Brown, tant qu'à lui, est pleinement dans son rôle et j'irais bien dans l'un de ses bars n'importe quand! D'ailleurs, ses numéros de jonglerie avec Cruise derrière le comptoir sont bien amusants à regarder. Je me demande combien de bouteilles d'alcool ils ont dû briser pendant le tournage!

Revenons tout de même aux faits, Cocktail est bien loin d'être un incontournable! Je ne dirais sûrement pas non pour le revoir l'un de ces dimanches matins pendant le déjeuné d'ici quelques mois. Roger Donaldson livre quand même un film assez léger qui se laisse visionner malgré ses gros défauts. Il a simplement prit le titre de son oeuvre un peu trop au sérieux, au point de créer son propre mauvais cocktail cinématographique!

Julien English
1.5/5

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