jeudi 17 octobre 2013

Machete Kills (2013, Robert Rodriguez)

Né d'une fausse bande-annonce présentée au début du programme double de Robert Rodriguez et Quentin Tarantino intitulé Grindhouse, Machete se voulait une grosse blague ayant pris une telle ampleur qu'il a été adapté sur grand écran. Brillant de ses idées loufoques et son absurdité volontairement risible, le film a alors joué le jeu à son tour. À la fin de ce dernier, on nous averti explicitement que Machete reviendra dans Machete Kills et dans Machete Kills Again... In Space! Cette année, trois ans après la sortie du premier long-métrage, la farce continue et Rodriguez nous offre la première suite de sa trilogie du vengeur mexicain.

Après une mission dangereuse où l'agent Sartana est abattue sous ses yeux, Machete est aussitôt accusé du meurtre de celle-ci. Pour effacer son dossier et retrouver le réel assassin de sa bien-aimée, il accepte la mission du Président des États-Unis lorsqu'il fait appel à lui. Devant retracer le chef fou d'un cartel mexicain ayant l'intention d'envoyer un missile géant directement sur Washington, Machete se rendra compte que le véritable danger est plutôt d'échelle planétaire.

Je n'y comprend rien. Je réfléchi très fort, j'essaie de voir du plus profond de mes pensées et je n'arrive toujours pas à comprendre à quel point Machete Kills peut être aussi détesté par les critiques! Extrêmement rares sont les avis élogieux envers cette suite, et je n'y vois finalement qu'une option: le public n'a certainement pas saisi l'objectif de Rodriguez qu'est de créer une trilogie épiquement over the top jouant dans l'excès sans borne et l'hommage aux films de série B.

Ainsi, je me dois en tant que critique plus que satisfait de sa soirée au cinéma de me vouer corps et âme à la défense de ce qui est jusqu'à maintenant mon coup de cœur de l'année en terme de divertissement pop corn! Mon intention n'est pas de vous convaincre d'aller voir Machete Kills en salle, puisque ce film ne s'adresse apparemment pas à tous. Je souhaite plutôt vous informer sur ce qu'offre réellement cette suite et c'est pourquoi je vous invite à lire ce qui suit avec une attention particulière en faisant fi de ma note volontairement sur-exagérée et plus que jamais subjective.

Même s'il ne possède pas son aspect visuel graineux du premier film, Machete Kills continue son hommage aux films d'exploitation et de série B. La bande-annonce présentée en ouverture le prouve dès le départ, mais ce sont les nombreuses exagérations irrationnelles du film qui le confirmeront sans aucun doute possible! Ainsi, il ne faut pas aller voir Machete Kills dans l'intérêt d'y voir un chef-d'oeuvre intelligent et logique qui porte à réflexion. Cette suite n'est rien d'autre qu'un trip festif d'idées ridiculement tirées par les cheveux au profit du divertissement sincère sans prétention. Et le film s'assume totalement comme tel!

On lui reproche justement de s'assumer un peu trop dans ses excès. Néanmoins, je ne crois pas que l'on aurait pu en faire trop. Avec un concept et un but comme celui-ci derrière la tête, tout est possible et Rodriguez nous le prouve aisément! Dans ce carnage encore plus sanglant et boosté à l'adrénaline, on a droit à des submachine-gun boobs, une bombe dont le retardement est synchronisé aux battements de cœur d'un homme et un bateau capable de faire un front flip pour décapiter des ennemis avec son moteur. Tout est purement n'importe quoi et bordel que ça diverti!

D'ailleurs, même en ayant vu toutes les bandes-annonces existantes depuis le début de sa production, Machete Kills a réussit à me surprendre énormément avec ses retournements de situation et ses idées folles! Cette suite applique parfaitement la politique du ''toujours plus'' où il n'y existe ''jamais trop''. Cette petite touche qui fait qu'on croit avoir tout vu jusqu'à la scène suivante, où l'on se dit que, maintenant, on a vraiment tout vu!

L'énorme défaut qui a nuit à Machete, premier du nom, était son manque d'engrenage et ses longueurs. Un film écervelé du genre se doit d'être rapide et continuellement en mouvement. Heureusement, Machete Kills rectifie le tir. Aucun réel temps mort malgré ses presque deux heures de contenu! D'ailleurs, on reproche également à cette suite de ne pas avoir suffisamment de choses à raconter pour combler sa durée. Je suis partiellement d'accord dans le sens où Machete Kills aurait très bien pu être coupé d'une dizaine de minutes sans problème. Par contre, je ne suis pas d'accord sur le prétendu manque de contenu.

Oui, le film raconte seulement l'histoire d'un grand méchant qui veut faire exploser la planète et bâtir un monde à son image sur l'espace. So what? Le scénario ne fera jamais la force d'un film comme Machete Kills qui hommage un genre de cinéma où l'histoire est la lacune la plus flagrante! Le scénario a beau être simple, il est efficace, pertinent et joue beaucoup dans la subtilité. Machete Kills possède énormément de références à Star Wars, James Bond et aux films antérieurs du réalisateur. ''On n'est pas dans un Tarantino'', lâche même le personnage de Demian Bichir pendant une confrontation armée. Une réplique particulièrement savoureuse lorsque l'on connaît la relation d'entraide et l'influence mutuelle de Rodriguez et Tarantino au cinéma!

Au niveau du casting, on est aussi bien servit que pour le premier volet! Danny Trejo est toujours aussi inexpressif, mais tellement amusant dans la peau de Machete, ce mexicain aussi invincible que sa connexion avec l'acteur est parfaite! Sinon, je n'affectionne pas trop Charlie Sheen. Par contre, en Président des États-Unis, il fallait vraiment le faire! Le choix était simplement génial, surtout que l'on joue le jeu du personnage à fond avec les multiples femmes dans son lit et quelques autres blagues douteuses. J'aime également son changement de nom pour ce film. ''Carlos Estevez pour la première fois à l'écran'' nous annonce-t-on à l'ouverture, alors que ce n'est finalement que le vrai nom de Charlie Sheen qui sonne plus mexicain et contribue donc davantage à la farce du projet.

Toujours du côté masculin, Demian Bichir est toute une surprise! Je ne m'attendais pas à l'apprécier autant! Même l'has been qu'est devenu Cuba Gooding Jr. est satisfaisant. Définitivement, et je l'ai toujours dit, Robert Rodriguez a un don spécial pour rendre des acteurs moyens au mieux de leur forme actuelle. On note également un rôle pour la légende William Sadler (bon, bon, ça laisse place à discussion!) et aussi un retour en force de Tom Savini, un habitué des films de ce réalisateur. Cependant, en terme d'habitués, c'est Antonio Banderas qui marque les points! N'ayant pas collaboré avec Rodriguez dans quelque chose de sérieux depuis Once Upon A Time In Mexico (mettons de côté Spy Kids: All The Time In The World un instant), sa présence dans Machete Kills est fort intéressante. Rapidement, ça fait plaisir de voir Mel Gibson interpréter un bad guy pour une première fois en carrière en attendant The Expendables 3 (que je n'attend pas vraiment, c'est seulement à titre informatif)!

Du côté féminin, on a toute une brochette d'actrices! À commencer par Amber Heard. Quelle beauté! Elle remplace presque ma chère Jessica Alba du premier film qui est malheureusement trop peu présente dans ce second volet! Pour Sofia Vergara, son implication est très impressionnant dans ce rôle de féministe extrémiste! Michelle Rodriguez, tant qu'à elle, n'a toujours rien d'exceptionnel. Par contre, son retour tardif est bien apprécié pour la continuité de l'oeuvre originale. Un peu comme les jumelles du film finalement!

Autrement, Machete Kills rassemble aussi... quoi?? Alexa Vega? Après avoir eu droit au petit gars de Spy Kids dans le premier film, on a droit à la petite fille dans sa suite. Une petite fille qui n'en est vraisemblablement plus une, se détachant drastiquement de son rôle enfantin au profit d'une prostituée armée! Sensiblement le même constat pour Vanessa Hudgens dont mon opinion à grandement changé depuis Spring Breakers. L'actrice que je craignais le plus était Lady Gaga. Je la déteste en tant que chanteuse! Je ne peux pas dire que j'apprécie son acting, mais une chose est sûre, elle s'avère être un choix très intéressant pour un hommage aux films d'exploitation, puisqu'elle semble tout droit sortie d'un film cheap de Russ Meyer!

Je préfère me répéter une dernière fois, ne vous fiez pas à ma note finale. Celle-ci est très certainement sur-élevée et Machete Kills n'est pas parfait non plus même s'il a de grands mérites. Pourtant, cette suite semble avoir été réalisée pour moi de A à Z. J'ai passé la totalité du film avec l'un de ces gros sourires stupides d'enfant émerveillé au visage. C'est jouissif à fond et ses excès sont d'un ridicule brillant et hilarant dans le bon sens du terme!

Machete Kills est construit en prévision du troisième film de la série qui devrait se situer dans l'espace. Si ça peut en faire décrocher plusieurs, je suis encore plus emballé par Machete Kills Again... In Space que je ne l'étais pour ce deuxième volet! Une croyance du cinéma voulant qu'une série à atteint le fond de ses idées ainsi que son paroxysme du ridicule lorsqu'une suite se déroule dans l'espace, envoyer Machete dans un univers de Star Wars avec des couteaux-lasers est selon moi la quintessence d'une trilogie hommageant les bas-fonds du cinéma de série B!

P.S.: N'oubliez surtout pas d'apporter vos lunettes 3D. Vous me remercierez plus tard!

Julien English
4.5/5


*Dans la même série:

Machete (2010, Robert Rodriguez & Ethan Maniquis)
Machete Kills (2013, Robert Rodriguez)

3 commentaires:

  1. Petite rectification. À la fin de Machete, il est dit que Machete va revenir dans "Machete Kills" et "Machete Kills Again". Le "in Space" à été rajouté je ne sais pas quand.

    Sinon, d'accord avec ta critique, d'accord avec ta note. PUTAIN QUE J'AI HÂTE DE VOIR LA SUITE !!!!!!!!!! Et Mel Gibson est trop énorme dans ce film !

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    1. Tu as bien raison pour la finale de Machete. Ceci étant dit, la blague du ''in Space'' est lancée depuis longtemps!
      Je suis heureux de ne pas être le seul à y avoir trouver mon compte!

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  2. Avec des petites recherches, le "In Space" a été annoncé en 2011 dans un comic-con, un an après la sortie de Machete. Moi je ne l'ai appris que cette année, et honnêtement, je croyais que c'était une blague sur le coup. J'VEUX LE VOIR !!!!!

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