Mama (2013, Andrés Muschietti)

Basé sur un excellent court-métrage de trois minutes et demi disponible sur Youtube pour tous les curieux, Mama me laissait très indifférent. C'est ce genre de petite curiosité du départ qui se change rapidement en désintérêt une fois la bande-annonce affichée et les premières critiques publiées. J'ai donc volontairement manqué sa sortie au cinéma, mais je ne pouvais certainement pas refuser ma chance de voir ce qu'il en était sur DVD!

Cinq années se sont écoulées depuis la disparition de Victoria et Lily, deux petites sœurs orphelines. Leur oncle, Lucas, les retrouve finalement dans une cabane au beau milieu de la forêt et décide de les prendre en charge avec sa copine Annabel. Rapidement, le couple remarque d'étranges comportements chez les petites nièces qui ont apparemment grandit comme des animaux sauvages. De plus, il semble que quelque chose les a déjà prit sous son aile. Victoria et Lily ne sont peut-être pas les seules à avoir été ramenées de cette mystérieuse cabane...

L'introduction de Mama m'a été d'une telle efficacité que j'en ai presque ravalé mes mots sur ma perception du film. Ça l'enlignait pour être une adaptation complètement différente de celle que je m'étais imaginé! Malheureusement, le restant du long-métrage m'a laissé un sentiment bien moins convaincant que ses premières minutes. Je trouve l'idée des petites filles ayant grandit en sauvages sous la surveillance de Mama excellente, mais tellement mal présentée!

Ce qui aurait pu être un film d'horreur saisissant a abouti en un banal métrage maladroit manquant grandement d'originalité malgré son concept ouvrant tant de portes de sortie! Pendant la majorité de Mama, je suis resté totalement indifférent. Ni peur, ni frisson, ni haine, ni appréciation. J'ai regardé le film comme un zombie l'aurait fait, avec des pulsions de vie ici et là. Andrés Muschietti a clairement tenté de créer un climat de tension et de peur, mais avec une telle idée entre les mains, il a carrément foiré ce qui semblait pourtant un gage de réussite. C'est pourquoi, avec du recul, la haine a eu raison de mon visionnement. Tout ça pour en rester aussi neutre au final?

Heureusement, Mama s'entoure d'un casting plutôt bien investi. Jessica Chastain est une sublime actrice qui est littéralement méconnaissable avec ses cheveux courts noirs et son style punk! Nikolaj Coster-Waldau est assez convaincant. Bien que je n'ai jamais vraiment apprécié cet acteur, il s'en sort bien dans les deux rôles qu'il interprète! Tant qu'aux deux fillettes, Megan Charpentier et notre petite québécoise Isabelle Nélisse livrent très bien la marchandise désirée même si je les aurais préférées plus épeurantes!

Ce qui cloche le plus avec Mama, ce sont ses effets spéciaux. Habituellement, cet aspect ne me dérange pas particulièrement dans un long-métrage. Les studios n'ont pas toujours la chance de pouvoir faire quelque chose de bluffant après tout! Cependant, les mauvais CGI de ce film viennent carrément diminuer l'impact de plusieurs scènes qui auraient dû s'avérer effrayantes! J'ai en tête deux ou trois passages qui sont très intéressants, mais qui ne procurent absolument pas l'effet estompé qu'ils devraient. D'ailleurs, l'une des meilleurs scènes du film est presque le court-métrage qu'il adapte au complet, plan par plan. Le plus absurde, c'est que l'entité répondant au nom de Mama était plus réaliste dans le court-métrage sur Youtube que dans cette production sur grand écran!

Pour cette raison, Mama est à son meilleur sans la présence de Mama. Lorsque le film se concentre sur les petites filles, lorsque l'on n'essaie pas de nous faire peur avec des cliques de souris par ordinateur. Malheureusement, l'intégralité du dénouement se révèle pratiquement sans intérêt et trop accentuée vers les effets spéciaux risibles! La finale, tant qu'à elle, reste tout de même assez intense. Par contre, elle cadre très mal avec l'aspect horrifique du métrage et je ne suis pas certain d'approuver son résultat.

Mama a su faire frissonner sa troupe d'amateurs, mais il m'a laissé avec un goût de déception amer en bouche. Certainement pas totalement mauvais, le film présente quelques bonnes idées qui ont simplement été mal développées. Andrés Muschietti a été capable d'offrir quelques plans merveilleux pour reproduire une certaine ambiance, mais les effets spéciaux cheap qui parfument son film tel un adolescent du secondaire qui abuse du Axe Spray nous piquent dans les yeux de façon très désagréable.

Julien English

1.5/5