dimanche 17 novembre 2013

The Man With The Iron Fists (2012, RZA)

Malgré les mauvaises critiques qu'il a reçues et ses commentaires négatifs, je me suis entêté à voir ce premier métrage de RZA. Il m'arrive souvent de faire à ma tête lorsque je suis aussi intéressé envers un projet, et ce n'est qu'à mon visionnement que je me dois d'admettre que j'ai eu tord. The Man With The Iron Fists était l'un de ces films que j'attendais impatiemment. Je me disais que cet espèce de Kill Bill aux allures de science-fiction avec des combats d'arts martiaux hallucinants ne pouvait d'aucune façon me décevoir même s'il n'était pas aussi épique que son modèle! Et bien voilà. Après mon visionnement, je l'admet. J'ai eu tord.

Dans un petit village de la Chine, un forgeron crée des armes redoutables dans l'espoir d'avoir l'argent nécessairement pour acheter la liberté de sa copine captive et s'exiler avec elle. Cependant, le village est constamment en conflit alors que les nombreux clans qui l'occupent se confrontent sans merci. Durant sa quête de liberté dirigée par l'amour et la vengeance qui l'habite, le forgeron s'embarque rapidement dans une aventure au dénouement précaire.

Pour son premier film, Robert Fitzgerald Diggs, mieux connu sous le nom de RZA, s'attribue à lui-seul la réalisation, le scénario, la musique et le rôle du personnage principal. Et pour être honnête, je me demande encore à lequel de ces postes il est le pire! Dans une vue d'ensemble, RZA se plante à tous les niveaux.

RZA est un réalisateur maladroit. Son travail dernière la caméra aurait certainement pu être pire que ce qu'il est. Par contre, il cadre ses plans de façon aléatoire et les affrontements sont souvent filmés tout croche! De plus, RZA emploi beaucoup trop de ralentis mal foutus qui brisent l'action pourtant si divertissante.

RZA est aussi un scénariste médiocre. The Man With The Iron Fists est carrément dépourvu de toute structure logique, présentant un peu n'importe quoi quand bon lui semble. Le pire, c'est que pour un gros délire d'arts martiaux comme celui-là, un scénario plus ou moins bâclé ne me dérange habituellement pas beaucoup. Sauf qu'ici, l'histoire souffre d'essayer d'être trop épique pour l'objectif visé. Plutôt que de s'en tenir à un gros carnage exaltant de kung fu, RZA se perd dans une mythologie ennuyante et trop peu exploitée pour être appréciée. Le scénario regorge ainsi de longueurs et de passages qui ne servent à rien d'autre que donner l'impression d'une histoire solide. ''Donner l'impression'' étant ici les mots clés. Avec quelque chose de plus précis et pertinent, je n'aurais eu aucun problème à voir The Man With The Iron Fists perdre quelques minutes sur son heure quarante.

RZA est un compositeur très ordinaire. Déjà que je n'apprécie pas la musique rap en partant, ça n'aide pas! Non seulement la soundtrack de The Man With The Iron Fists est mauvaise, mais elle cadre terriblement mal avec l'action, altérant même le divertissement de plusieurs combats.

RZA est... ou plutôt, n'est pas un acteur!! J'ai rarement vu quelqu'un être aussi fade dans son rôle! Sans émotion, sans intensité, sans vie, sans âme, à l'allure d'un mort-vivant, on le retrouve malheureusement en tant que personnage principal. On se réjouit donc doublement de la présence de plusieurs têtes d'affiche telles que Lucy Liu et Russell Crowe, même si je me demande sérieusement ce que ce dernier vient foutre dans un film du genre! J'apprécie énormément Jamie Chung qui est encore plus jolie que jamais. Une très belle surprise alors que je n'étais même pas au courant de son implication dans ce long-métrage!

Bref, à part RZA et peut-être Dave Bautista, le problème ne vient pas nécessairement du casting (même Rick Yune que je déteste profondément est satisfaisant dans ce film!), mais plutôt de leur personnage Ô combien pas attachants! Même les rôles de Liu et Crowe s'avèrent sans intérêt! Les seuls personnages que j'ai sincèrement adorés, ce sont les Gemini Killers. Bordel que ce duo est fascinant à voir en action et je trouve ça tellement dommage de les voir si peu pendant le film!

Fanatique de films d'arts martiaux avec des chinois volants oblige, les scènes d'action, bien que tellement mal tournées par une caméra sur-recadrée, sont généralement à couper le souffle! Plusieurs cascades semblent logiquement impossibles à réaliser dans la vie réelle et on joue énormément avec un effet d'anti-gravité pouvant causer des froncements de sourcils aux gens les moins encrés dans l'univers. Personnellement, je trouve les arts martiaux à leur meilleur lorsque la loi de la physique est mise de côté et je ne crois pas que l'on peut ''en faire trop'' pendant un affrontement tel que présenté dans The Man With The Iron Fists. Là-dessus, RZA vient me chercher directement par mes tripes avec des bonnes idées de surprises loufoques et son hommage plus ou moins maladroit aux genres kung fu que j'affectionne tant!

Il ne fait aucun doute que j'aurais tellement voulu adorer ce film! Malheureusement, si ça se laisse moindrement regarder pour ses quelques rares moments forts, RZA est le défaut ultime de cette oeuvre. Comble de malchance, il y figure partout! Ainsi, The Man With The Iron Fists, plutôt que d'être un hommage délectable, n'est qu'un long-métrage d'action bordélique, long et même ennuyant. Néanmoins, le public le plus patient bénéficiera d'une finale haute en adrénaline! Les vingt dernières minutes sont géniales et remplies d'excès à faire saliver les amateurs de ce genre de combats artistiques, à la limite de la poésie! Le carnage est tel qu'on oublie presque le médiocre talent général de RZA!

En fait, j'ai de la difficulté à me faire à l'idée. Est-ce que The Man With The Iron Fists est un mauvais film avec certains passages totalement awesome, ou plutôt un bon film avec certains passages merdiques? Tristement, je penche davantage pour la première option! Le post-générique du long-métrage laisse présager une suite. Si tel est le cas, j'espère vraiment quelque chose de meilleur. Mais pour ça, il faudrait indéniablement que RZA cède sa place à tous les niveaux, et je doute qu'il s'en rende compte d'ici là!

Julien English
2/5

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