dimanche 3 novembre 2013

Transporter 2 (2005, Louis Leterrier)

Si vous avez lu ma critique du premier Transporter, vous savez que j'ai été l'un des premiers surpris de ma propre appréciation. J'ai même affirmé que je devrai attendre mon prochain Statham avant de le démolir sur mon blog, puisque celui-ci ne méritait pas mes lancés de pierres sataniques. Comme de fait, mon prochain Statham a été sa suite, Transporter 2.

Frank Martin est désormais en Floride. Pour dépanner un ami, il est chargé de conduire son jeune garçon à l'école pendant quelques jours. Cependant, l'ami en question est impliqué dans une importante lutte anti-drogue. Lorsque son fils se fait kidnapper par des criminels, Frank se lance aussitôt à sa rescousse pour réaliser qu'on lui a injecté un terrible virus contagieux visant à exterminer tous ses proches. Le Transporteur n'a plus de temps à perdre!

Transporter 2 possède les mêmes défauts que le premier film. À commencer par la réalisation où Louis Leterrier est désormais séparé de son compagnon Corey Yuen. Perdre un partenaire ne l'a apparemment pas aidé à rectifier son tir, puisqu'il offre un jeu de caméra sensiblement aussi mauvais que celui de The Transporter!

Sinon, je reproche à cette suite ce que j'apprécie un peu dans le premier film. Si The Transporter était amusant dans ses exagérations qui lui donnaient un ton humoristique, Transporter 2 pousse la coche tellement loin qu'il a juste l'air d'un gros film complètement stupide! On atteint un niveau de n'importe quoi si haut que ça en devient pitoyable! C'est aussi ce genre de long-métrage qui nourrit le fameux mythe des policiers qui sont pratiquement incapables d'éviter le moindre obstacle sur la route pendant que le protagoniste fait des backflips un peu partout comme si rien n'était. Transporter 2 n'est pas crédible une seule seconde et cette fois ce n'est pas divertissant, c'est juste minable!

Dans un même ordre d'idée, le film met en scène des situations d'autant plus prévisibles que clichées. D'ailleurs, plusieurs péripéties mettant en danger la vie du personnage principal aurait pu être réglées en trente secondes et demi. Mais pour les besoins du film, les personnages prennent des décisions ridicules qui continuent de carburer l'intrigue et de la pousser à l'extrême!

Heureusement, l'acting est majoritairement très bien. Jason Statham est toujours aussi ordinaire, mais loin d'être détestable. Alessandro Gassman n'interprète peut-être pas le méchant du siècle, mais je le préfère à Matt Schulze du premier film! Sinon, Matthew Modine et Amber Valletta sont très convaincants dans leur rôle de parents et Hunter Clary joue plutôt bien pour un enfant de son âge. Mon gros problème, finalement, vient davantage de Kate Nauta. Dans un rôle d'espèce de femme fatale extrêmement stéréotypée, elle m'a exaspéré pendant absolument tout le film! Particulièrement par les nombreux commentaires stupides qu'elle ne cesse de passer!

Au niveau de sa musique, Transporter 2 est beaucoup moins pire que son prédécesseur. À quelques reprises, on a encore droit à certains morceaux douteux qui ne fonctionnent pas du tout avec l'action projetée, mais le résultat est plus digérable! Je dirais même que le long-métrage emploie parfois ses chansons à très bon escient. Je pense à la scène accompagnée de Cells par The Servants. Une chanson très efficace dans le contexte de ce passage!

Malgré quelques tentatives d'humour ratées et des effets spéciaux vraiment dégueux, les affrontements constituent une fois de plus l'intérêt majeur de Transporter 2. Beaucoup de bonnes idées en découlent et le combat dans l'entrepôt contre le noir où le personnage de Statham mange toute une volée est particulièrement délectable! Soit dit en passant, je ne dis pas ça parce qu'il se fait casser la gueule. L'affrontement est réellement jouissif, tout comme celui qui suit peu de temps après d'ailleurs! Rappelant merveilleusement le premier film, Statham utilise dans cette scène tous les éléments du décor pour se défendre, et le résultat est exaltant!

Tristement, Transporter 2 s'est embarqué dans une histoire beaucoup trop recyclée et peine à voir plus loin que des péripéties déjà remâchées ailleurs. Par contre, pour offrir des cascades et des poursuites écervelées dans un sérieux presque complet, Louis Leterrier s'en sort très bien là-dedans! Et ce n'est pas un compliment.

Julien English
1.5/5


Dans la même série:

The Transporter (2002, Corey Yuen & Louis Leterrier)
Transporter 2 (2005, Louis Leterrier)
Transporter 3 (2008, Olivier Megaton)

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