mardi 17 décembre 2013

Blood And Black Lace (1964, Mario Bava)

Loin d'être un grand connaisseur de giallo italien (même si j'apprécie bien ce sous-genre de l'horreur), je n'avais encore jamais rien vu du grand Mario Bava. Blood And Black Lace, sortie en 1964, est considéré comme étant l'un des premiers giallo réalisés. Sur un ratio de trois pierres d'un coup, j'ai saisi l'occasion de m'initier à l'univers de Bava, d'enchérir ma culture sur un genre de cinéma qui ne m'est pas familier et de publier ma critique d'un premier film italien sur Les Critiques du Critique! Une tisane avec ça?

Isabella est un mannequin vivant dans un immeuble fashion avec d'autres modèles. Lorsqu'elle est mystérieusement assassinée par un tueur inconnu, une enquête est lancée. On retrouve alors son journal intime. Un journal particulièrement convoité par un peu tout le monde pour le contenu compromettant qu'il pourrait dévoiler. Mais l'assassin n'a pas dit son dernier mot et il reviendra bien assez vite pour mettre lui aussi la main sur ce fameux journal!

Blood And Black Lace commence efficacement avec une ouverture de crédits peu commune qui promet un divertissement particulier. Je ne m'attendais pas à autant de travail derrière la caméra, mais Mario Bava est un réalisateur brillant qui sait jouer merveilleusement avec les couleurs et les ombrages pour évoquer un certain sentiment. Le jeu d'ombrages m'a presque fait penser à un Hitchcock, alors que les couleurs vives et éclatantes m'ont plutôt sonné Dario Argento à la manière de Suspiria! Sans égaler ces deux maîtres de l'horreur, Bava m'a beaucoup impressionné et je n'hésiterais pas à découvrir le reste de sa filmographie lorsque l'occasion se présentera!

Pour en revenir à Blood And Black Lace plus précisément, le film se divise grossièrement en deux. D'une part, les péripéties du tueur masqué. Puis, l'enquête sur les meurtres brutaux de ce dernier. Pour ce qui est des passages avec l'assassin, je n'ai rien à redire! Si les meurtres eux-mêmes sont moyennement intéressants malgré leur originalité et les effets sanguinolents qu'ils enchaînent, c'est vraiment ce qui les précède qui est exaltant! Les apparitions et les attaques surprises du tueur sont d'autant plus intenses que réalistes! Bava emploi les ombrages et les plans de caméra avec une efficacité redoutable pour faire surgir son assaillant. Aussi, l'antagoniste est sadique à souhait et surtout fort intrigant avec le masque pourtant si simple qui recouvre son visage.

De l'autre côté de la médaille, on a droit à cette fameuse enquête des plus redondantes. C'est d'ailleurs cette partie qui fait perdre beaucoup d'intérêt à la seconde moitié de Blood And Black Lace où on tente surtout de démystifier qui est le meurtrier. Ce n'est pas mauvais en soit, c'était même inévitable pour avoir un scénario logique qui se tient. J'ai seulement moins accroché à sa façon de faire avancer l'enquête qui ne révèle aucunement du génie et s'avère presque aussi banal qu'un film policier typique projeté à V télé en après-midi.

On note aussi une très mauvaise traduction. Autant la version anglaise dont la voix est décalée de l'image qu'en français où les acteurs ont un drôle d'accent si prononcé que j'en comprenais même plus ma langue maternelle! J'imagine que, dans le meilleur des mondes, Blood And Black Lace est un film à écouter en italien si vous le comprenez!

Certains me disent parfois qu'ils n'écoutent pas de ''vieux'' films. Qu'ils n'arrivent pas à y adhérer. Blood And Black Lace n'est peut-être pas un chef-d'oeuvre qui les ferait changer d'avis, mais le travail réfléchi derrière la caméra de Mario Bava est indéniable!

Julien English
3.5/5

1 commentaire:

  1. c'est Bava qui a inspiré Argento plus que l'inverse. Je vous signale que sur l'axe chronologique, 1964 se situe un peu avant 1978 !

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