dimanche 22 décembre 2013

The Hebrew Hammer (2003, Jonathan Kesselman)

Au fil des années, force est d'admettre que la comédie est un genre qui a de plus en plus de misère à me satisfaire. Pas seulement les nouveaux projets, même certains classiques d'Adam Sandler que j'adorais tant plus jeune me font beaucoup moins d'effets aujourd'hui! Lorsque le DVD de The Hebrew Hammer m'a tombé entre les mains, je me suis dit: ''Mais quelle sorte de comédie absurde et bâtarde que c'est ça?!''

Lorsque le Père-Noël est remplacé par son fils diabolique, ce dernier interdit à tous les citoyens de célébrer les fêtes juives et afro-américaines pendant le mois de décembre en prônant la pratique du christianisme et la fête de Noël. Le Hebrew Hammer, juif dévoué qui a passé son enfance à se faire rejeté à cause de sa religion, doit maintenant intervenir à l'aide de son ami afro-américain, Mohammed Ali Paula Abdul, pour renverser le nouveau Père-Noël et empêcher les petits enfants juifs d'être assimilés.

The Hebrew Hammer est à l'opposé complètement de ce à quoi je m'attendais de sa part. En tout cas, presque! D'abord, c'est un film se déroulant dans la thématique de Noël (What?!) et j'aurais sans aucun doute dû me renseigner davantage sur son scénario avant de me le taper en plein mois de septembre. Malgré tout, j'ai tellement embarqué dans ce long-métrage que j'étais près à déballer mes cadeaux dès la fin de celui-ci!

Dès l'introduction, je me suis surpris à rire. Dès les premières blagues, j'ai carrément été charmé! La cerise sur la bûche de Noël a été sa chanson thème clairement influencée par les films de blaxploitation des années '70-80s! Comme de fait, quel ne fut pas mon étonnement de découvrir que The Hebrew Hammer, sous ses airs de comédies stupides, est un énorme hommage à ce genre cinématographique que j'apprécie tant!

Pour ceux qui ne savent pas ce qu'est le blaxploitation, sans entrer dans les nuances, c'est un sous-genre aux films d'exploitation misant sur la communauté noire pour vendre ses projets low budget. The Hebrew Hammer se veut finalement un espèce d'hommage parodique à ce genre de films, à la différence qu'il met un juif au centre de l'action plutôt qu'un afro-américain. J'ai d'ailleurs entendu que ce long-métrage de Jonathan Kesselman serait le premier ''jewsploitation''! Une appellation particulière qui représente néanmoins parfaitement le concept!

Comme tout hommage qui se respecte, The Hebrew Hammer possède son lot de références à des films tels que Shaft, Superfly ou même Sweet Sweetback's Baadasssss Song! Certaines plus subtiles que d'autres, elles constituent sans contredit l'un des points forts de ce jewsploitation. Pour cette raison, The Hebrew Hammer est loin d'être pour tout le monde. Plusieurs détesteront inévitablement! Pour pouvoir bien apprécier le film, il faut être capable de distinguer ses fameuses références aux blaxploitations et, surtout, porter un intérêt important à ce sous-genre! Autrement, vous passerez vite par-dessus le second degré qu'offre Kesselman et n'y verrez que la comédie stupide de premier plan.

Pourtant, si The Hebrew Hammer joue beaucoup dans les blagues de culs faciles ou les stéréotypes de la communauté juive (ne fallait-il pas s'y en attendre un peu?), le film possède tout de même sa poignée de moments hilarants. Je me suis surpris à rire à plusieurs passages! La cause en revient entre autres à la performance d'Adam Goldberg dans le rôle principal. Tout comme Judy Greer dans la peau de la copine du juif, il est très bien impliqué dans son jeu et son investissement se ressent à travers l'humour qu'il dégage. Autrement, j'aime pas trop Andy Dick, mais sa performance est excellente! Cependant, je ne trouve pas son personnage du fils du Père-Noël suffisamment charismatique.

L'intérêt revient particulièrement à Mario Van Peebles dont la simple présence contribue énormément à l'hommage aux blaxploitation (Sans entrer dans les détails, Mario étant le fils de Melvin Van Peebles, réalisateur de Sweet Sweetback's Baadasssss Song dont il a lui-même réalisé un film biographique nommé simplement Baadasssss! où il interprète son propre père produisant ce long-métrage). L'acteur n'est pas incroyable en soit, mais son inclusion est très intéressante étant donné la situation et le concept de The Hebrew Hammer!

Malheureusement, malgré sa très courte durée, le film souffre parfois de temps mort ennuyant. Par exemple, toute la scène du souper chez la mère est vraiment plate! Aussi, The Hebrew Hammer a de la misère à se plugger sur une seule intrigue. Kesselman a pondu un scénario qui s'enligne vers une certaine histoire, pour ensuite s'en détacher complètement et s'aventurer ailleurs, pour finalement y revenir afin de mieux s'en éloigner à nouveau... J'aurais préféré que l'histoire suive un chemin plus droit et s'assume plutôt que d'y aller en zigzags aléatoires.

Entre la comédie aussi épaisse que toutes les autres et la bonne poignée d'amour aux films d'exploitation afro-américains, la seule différence entre ces deux qualificatifs, c'est votre propre connaissance et appréciation des blaxploitations. Vous êtes mieux placé que moi pour savoir si The Hebrew Hammer est un film pour vous. Par contre, je peux certifier que c'en était un pour moi!

Julien English
3.5/5

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