dimanche 15 décembre 2013

The Lower Depths (Donzoko) (1957, Akira Kurosawa)

Akira Kurosawa est bien reconnu pour ses multiples drames japonais sur les samurai. C'est d'ailleurs par des films tels que Yojimbo, Seven Samurai et Rashomon que je me suis initié au réalisateur. Même si ces longs-métrages sont assez lents, ils possèdent tous de bonnes scènes de combat qui aident à garder le spectateur éveillé. Par contre, qu'en est-il des autres types de drames de Kurosawa? The Lower Depths, par exemple, qui représente la vie misérable de pauvres japonais sans exploiter la petite touche d'action dont bénéficie les plus grands classiques du réalisateur?

Au Japon, un vieil homme accueille une poignée de gens démunis dans son taudis. Faisant face à la triste réalité de la pauvreté et à la divergence de personnalités qui cohabitent ensemble, tous partagent le rêve d'une meilleure qualité de vie alors que leur quotidien est parsemé d'embûches et de querelles.

The Lower Depths est une adaptation de la pièce de théâtre du même nom écrite par Maxim Gorky. Une mention qui ne me surprend aucunement, puisque le film est très limité en personnages, en décors et en action. En faite, sans même avoir conscience de cette information, j'ai eu l'impression d'assister à une sorte de pièce de théâtre. C'est long, il ne s'y passe pas grand chose et l'intérêt se situe particulièrement dans les dialogues.

Cet intérêt concentré dans les dialogues de quatre ou cinq personnages assis dans le même salon pourrait rebuter plusieurs amateurs en quête d'énergie. Parce que de l'énergie, The Lower Depths en manque un peu beaucoup! La chose est encore plus corsée lorsque l'on est pas habitué aux films étrangers sous-titrés. C'est ainsi que la première heure se révélera plutôt longue, ne sachant pas trop vers quoi tout ça s'en va.

C'est vraiment dans sa seconde partie que le film prend plus de sens. The Lower Depths commence à brasser un peu plus, la confusion que l'on peut avoir au départ se dissipe... le seul problème étant que j'ai eu l'impression qu'il n'y avait aucune progression dans l'histoire.

The Lower Depths est loin d'être mauvais. Kurosawa offre sa réalisation typique, et son métrage est remplis de qualités au niveau technique. Aussi, les acteurs sont plutôt satisfaisants, l'antagoniste étant même totalement exécrable! Dans le bon sens du terme, puisque l'actrice réussit à se fondre dans le rôle! Le film illustre aussi clairement une réalité de l'époque au Japon assez sombre et triste. J'ai seulement été déçu de sa longueur. On m'a prévenu d'une certaine violence que je n'ai pas eu ici. Akira Kurosawa m'a habitué à un style cinématographique progressif, mais qui était incroyable dans sa finale contrairement à The Lower Depths.

Finalement, je suis loin de le recommander malgré les bonnes critiques qu'il a reçues. Le film a beau contenir son moment fort, l'ensemble de l'oeuvre reste lourde à suivre. D'ailleurs, la réalité pauvre et pessimiste de ces japonais est peut-être très bien mise en place, mais ça rend le métrage encore plus oppressant. C'est le genre de films qui nous porte à faire deux-trois choses en même temps pendant son visionnement, ce que l'on ne peut pas faire, puisqu'il est sous-titré! Si vous cherchez de bons drames étrangers, il y beaucoup mieux à trouver dans la filmographie-même de ce réalisateur! Puis, si vous recherchez absolument une adaptation de la pièce de Gorky, je vous conseille davantage la version de Jean Renoir, Les Bas-Fonds, sortie une vingtaine d'années plus tôt.

Julien English
2/5

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