dimanche 1 décembre 2013

The Prodigies (2011, Antoine Charreyron)

Projet français au concept intéressant, The Prodigies est un film d'animation sortie sans trop de visibilité au Québec en 2011. Basé sur un livre de Bernard Lenteric intitulé La Nuit des enfants rois, ce long-métrage d'Antoine Charreyron s'annonçait assez intense en sensation!

Jimbo Farrar est un homme à l'apparence bien ordinaire vivant avec sa femme Ann. Pourtant, il est doté d'une incroyable habilité intellectuelle lui permettant entre autre de contrôler les esprits plus faibles. Il est ce qu'on appelle un ''enfant roi''. Tout comme lui, il y existe cinq adolescents surdoués et Jimbo est bien décidé à les réunir pour leur faire comprendre leur importance.

Je suis tellement déçu, et ce n'est pas à cause que le film est mauvais. En fait, si The Prodigies avait été en live-action avec des acteurs réels ou un film avec une animation plus professionnelle, ça aurait été un énorme coup de coeur très jouissif! Malheureusement, l'animation est plutôt fade pour un long-métrage de son calibre. Je ne pensais pas que ça m'aurait agacé autant, mais le visuel a énormément nuit à mon appréciation! L'animation est si mal rendue qu'on dirait les graphiques d'un vieux jeu-vidéo. Je n'ose pas dire que c'est mauvais pour autant, puisque je n'arriverais jamais à reproduire quelque chose de similaire même avec tous les programmes à ma disponibilité. Pourtant, bon sang que ça vient gâcher toute l'intensité du film! Une animation qui fonctionnerait bien pour un court-métrage tout bête d'une dizaine de minutes, mais qui ne le fait pas sur une heure et demi!

C'est d'autant plus dommage avec le concept de fou que The Prodigies avait à présenter! Certes, il y a beaucoup de déjà vus et les personnages sont très stéréotypés et peu attachants! Malgré tout, on embarque dans une histoire captivante et une bonne poignée de scènes hallucinantes! Entre autres, les passages en contraste blanc/turquoise où les enfants rois perçoivent leurs assaillants comme des créatures monstrueuses sur-dimensionnées sont incroyables! Mais aussi assez brutales!

Il faut le dire, The Prodigies est très loin d'être un divertissement pour enfants. Sous son masque d'animation amusante se cache un film fort sérieux touchant à des thèmes tels que la violence conjugale, les maladies mentales et le suicide. D'ailleurs, il est surprenant de constater à quel point un long-métrage en live-action n'aurait probablement même pas osé aller aussi loin dans ses idées. Par exemple, la scène du viol est presque dérangeante. Malgré sa tentative de suggestion, il est évident qu'on assiste à la pénétration forcée d'une jeune adolescente!

Autrement, les combats sont fort intéressants. Autant par leur jeu de ralentis parfaitement rythmés que par l'emploi génial de certains angles de caméra, les affrontements se révèlent exaltants! La scène où deux voyous se font posséder est tellement folle par sa façon de présenter les choses qui rend la situation encore plus creepy qu'elle n'en a l'air. De plus, je dois aussi dire que la finale est intense en émotions!

Tristement, je suis terriblement désolé de ne pouvoir adhérer pleinement à The Prodigies et de m'y laisser transporter! Il y a tant de potentiel génial dans ce film! Pourtant, à certains passages, l'animation semble si fausse qu'on dirait un projet encore en construction! Le long-métrage tente désespérément d'être épique, et il aurait facilement pu l'être, mais il n'atteint que très rarement sa cible, puisque l'intensité est diminuée de moitié par un visuel trop peu convaincant. À chaque moment que je commençais à embarquer, l'aspect jeu-vidéo des graphiques me faisait décrocher!

The Prodigies possède tout de même d'autres défauts. Je ne lui reproche pas seulement son style d'animation. En fait, le film laisse place à plusieurs trous inexpliqués dans son histoire et on devra s'abstenir d'essayer de les comprendre, puisque la logique ne suffit pas aux quelques incohérences qui s'y glissent. Aussi, le film avance si rapidement qu'on ne réalise pas toujours le but de chaque scène qui, parfois, semble carrément inutile à la progression.

Néanmoins, avec une telle idée de fou, j'en aurais volontairement souhaité une trilogie complète! Finalement, The Prodigies suffira, et des suites seraient très dispensables à l'exception d'une modification radicale dans son style visuel qui a littéralement gâché mon plein intérêt.

Julien English
3/5

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