lundi 10 juin 2013

The Amazing Spider-Man (2012, Marc Webb)

À peine cinq ans après la sortie de Spider-Man 3, les producteurs lancent un reboot de l'homme araignée pour offrir une seconde version de la trilogie de Sam Raimi. Ne pouvant rien faire pour cesser ce financement inutile, autant voir ce que donne The Amazing Spider-Man. Ne sait-on jamais...

Peter Parker est un jeune homme élevé par son oncle et sa tante tentant de comprendre ce qui est arrivé avec ses parents disparus. Ses recherches le mènent à un laboratoire où il se fait accidentellement mordre par une araignée dont l'ADN a été modifiée. C'est alors que Parker remarque non seulement un gain de force et d'agilité, mais aussi sa capacité soudaine à coller sur les murs et à tisser une toile! Le reste de l'histoire, vous le devinerez certainement, consiste à la naissance de celui qu'on nommera Spider-Man, combattant le crime et la créature que devient le Dr. Curtis Connors après l'auto-injection d'un produit aux effets non-anticipés.

Ce qui m'agace le plus avec The Amazing Spider-Man, c'est clairement son inutilité. En quoi avait-on réellement besoin d'un reboot d'une trilogie qui n'a qu'une demi-décennie d'ancienneté? J'ai fini par me rendre à l'évidence que refaire les grands classiques du cinéma est une mode qui n'est pas prête de s'arrêter, mais il y a toujours bien des limites à l'abus! Malgré tout, si au moins cette nouvelle version aurait apporté de grandes améliorations à la trilogie de Raimi afin de justifier sa sortie, la pilule serait mieux passée. Pourtant, l'idée de ce reboot est aussi ridicule que le long-métrage lui-même. C'est-à-dire, beaucoup.

The Amazing Spider-Man suit une histoire des plus typiques aux films de super-héros. Le jeune homme photographe, un peu différent des autres élèves de sa classe, qui passe inaperçu jusqu'à ce qu'il aide un petit nerd qui se fait agacer. Le héros qui mange une volée par le tough de l'école et qui captive soudainement l'attention d'une jolie demoiselle. Bref, vous voyez le genre. En gros, les producteurs reprennent un film assez basique, mais efficace, pour en créer un autre aussi cliché, mais terriblement pénible considérant qu'il n'y apporte rien de plus. J'aimerais, croyez-moi, cesser toute comparaison avec la trilogie originale, mais les ponts sont inévitables à faire.

Autrement, The Amazing Spider-Man reprend à peu près les grandes lignes du premier Spider-Man, mais les dépouille de tout intensité. Autant pour la scène de la morsure d'araignée, par exemple, que la découverte des nouveaux pouvoirs de Parker et la création de son costume de super-héros. Parlant de cet élément déclencheur, c'est complètement fou à quel point la scène dans le train où le photographe découvre son agilité soudaine est d'un ridicule flagrant! C'est extrêmement mal amené et surtout mal réalisé! Dans l'original, au moins, le tout était un peu plus progressif et crédible que dans The Amazing Spider-Man où la scène ne devient qu'un prétexte pour pouvoir enchaîner la suite.

De toute évidence, on exagère à fond tout ce que l'on peut et c'est ainsi que le long-métrage perd la totalité de son intérêt. The Amazing Spider-Man rassemble également un paquet de petites scènes qui n'ont aucun sens et qui n'apportent absolument rien d'autre que des longueurs ou des roulements de yeux vers le haut. Je parle ici du match de basketball et du montage en skateboard out of nowhere. Comble du risible, le film s'avère clairement trop long pour aucune raison! Au bout de ses deux heures et quelques minutes, Marc Webb aurait facilement pu couper une vingtaine de minutes et le montage aurait seulement été plus agréable à visionner.

Malgré tout, The Amazing Spider-Man s'avère plus intéressant que la trilogie de Sam Raimi sur un point: son casting! Si Andrew Garfield n'est pas un acteur si talentueux que ça, je me réjouit de ne pas revoir Tobey Maguire enfiler le costume à nouveau. Emma Stone, tant qu'à elle, donne un côté fort charmant au personnage de Gwen Stacy. Aucun mal à affirmer qu'elle l'interprète mieux que Bryce Dallas Howard dans Spider-Man 3! Sinon, je n'irais pas jusqu'à dire que Martin Sheen et Sally Field sont plus performant que Cliff Robertson et Rosemary Harris dans les rôles de l'oncle Ben et tante May, mais une chose est sûre, on a droit à deux versions bien différentes de ces personnages et celle de The Amazing Spider-Man est particulièrement intéressante. Aussi, quel plaisir de ne pas retrouver Kirsten Dunst, le maillon faible des premiers films!

Contrairement à la série de Raimi, The Amazing Spider-Man ne s'étale pas vraiment dans l'humour. Ça lui nuit un peu, puisque le film se prend trop au sérieux tout en étant trop peu crédible pour être prit comme tel par le spectateur. En faite, c'est un peu dur à expliquer. Cette nouvelle adaptation possède quand même quelques petites blagues. Entre autre, la façon qu'a Spider-Man de faire son comique en s'amusant avec ses pouvoirs. Pourtant, il est pitoyable à voir aller! C'est à croire qu'il accepte très facilement l'idée de pouvoir tisser de la toile comme si c'était tout-à-fait logique et ordinaire. Comme quoi il y a toujours des imprévues et que l'on doit savoir s'adapter dans la vie! J'ai également, et surtout, détesté les airs de fendant qu'il prend en arrêtant les criminels!

De plus, une fois que Peter Parker a enfilé le costume de Spider-Man, on aurait clairement dû continuer à avancer sur cette lignée. J'ai eu la constante impression que The Amazing Spider-Man faisait un bond en avant, et deux en arrière, sans jamais vouloir décoller. Pire, le film est beaucoup trop pressé de présenter les éléments importants qui auraient demandé une meilleure élaboration. Au lieu de bourrer ses longues heures de durée avec des banalités inutiles, les scénaristes auraient pu se concentrer sur les scènes clés de l'histoire.

Finalement, à la lumière du jour, The Amazing Spider-Man n'est pas si amazing que ça, mis à part sa sublime photographie et quelques effets spéciaux plutôt réussis. Mais encore là, certains laissent énormément à désirer, notamment le lézard vraiment affreux et entièrement créé en mauvais CGI. Cette nouvelle adaptation a essayé de prendre une voie bien différente des films de Sam Raimi, et c'est tout en l'honneur de Marc Webb! Malheureusement, il s'est planté.

Julien English
1.5/5


*Dans la même série:

The Amazing Spider-Man (2012, Marc Webb)
The Amazing Spider-Man 2 (2014, Marc Webb)


*À voir également:

Spider-Man (2002, Sam Raimi)
Spider-Man 2 (2004, Sam Raimi)
Spider-Man 3 (2007, Sam Raimi)

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