Plus de cinq années se sont écoulées depuis le massacre du camp Crystal Lake où Pamela Voorhees a assassiné une troupe de jeunes pour venger la noyade de son fils négligé par les moniteurs de l'époque. Pourtant, son fils Jason n'est pas réellement mort et le petit garçon est maintenant un homme! Lorsqu'il assiste à la décapitation de sa mère adorée, Jason n'attend que la réouverture du camp pour libérer sa soif de sang.
En premier lieu, on a droit à un rappel Ô combien inutile du premier film en flashback. Si je veux me rafraîchir la mémoire avant de voir Friday The 13th Part II, je vais me taper le précédent film, tout simplement! Ainsi, quelle banalité de revoir sa finale une seconde fois lorsque j'entame la suite! D'autant plus que l'ouverture dans laquelle ces flashback ont lieu est tellement trop longue pour rien à mon avis. Néanmoins, l'apparition du titre sur une soundtrack merveilleusement stressante rehausse l'intérêt de ce film en flèche et cette flèche n'est pas prête de redescendre!
Friday The 13th Part II, tout comme une bonne majorité des volets de la série, s'avère très similaire au premier film et n'ose pas trop s'égarer de sa recette gagnante. Si certains y voient une redondance qui aurait pu être évitée, je trouve plutôt intéressant de rester dans cette ambiance de cabane perdue dans les bois. D'ailleurs, c'est ce qui crée l'essence-même de la saga! De plus, si c'était bien réussi dans Friday The 13th, sa suite accentue l'atmosphère sombre et pluvieuse de la forêt encore plus!
Inévitablement, on retrouve enfin notre bon vieux Jason Voorhees en tant que tueur en série. Et pour une première entrée dans le domaine, il fait ça en grand! Camouflé d'une banale taie d'oreiller le rendant pourtant diablement plus perturbant, Jason n'est qu'au début de sa grande aventure soutenue par un désir de vengeance et il s'avère déjà à son meilleur lorsque vient le temps d'épeurer les moniteurs!
Comme tout bon Friday The 13th qui se respecte, cette deuxième partie contient à peu près tous les grands clichés existants du slasher movie typique. Encore pire que dans le premier volet! Pourtant, c'est bien là tout le charme de cette série et du divertissement qu'elle procure par cet archétype du film de tueur masqué! Ainsi, on reconnaît une avalanche de personnages stupides aux répliques quétaines poursuivit par le maniaque sadique de la forêt en pleine nuit. On a clairement droit au pauvre scénario minimaliste qui arrondit ses coins ronds avec de fausses alertes de danger, de la nudité et des effets sanglants de la vieille époque! Une grosse heure et demi qui possède suffisamment de stock pour faire rouler des yeux le cinéphile en soif d'innovation intelligente, mais aussi de faire saliver le fanatique de slasher '80s sur le bord de l'érection!
Autrement, j'aime beaucoup le fait que Jason Voorhees, le tueur, est mentionné sous forme de légende urbaine autour d'un feu par ses futures victimes. Pas seulement parce que c'est le genre d'histoire d'horreur parfaite à se raconter entre amis dans un même contexte, mais aussi parce que les membres du camp savent à quel genre d'énergumène sadique ils ont affaire un plus tard dans le film!
Pour ce qui en est des protagonistes de Friday The 13th Part II, ils ont beau être naïfs et maladroitement interprétés par des acteurs au talent limité (quoi que la série a connu pire en terme d'acting!), n'en reste pas moins qu'on prend très bien le temps de se familiariser avec eux. D'ailleurs, c'est le but de la première partie du film qui présente tranquillement la personnalité stéréotypée de chacun des personnages. Cette façon de procéder les rend davantage attachants et intéressants à suivre.
Le seul personnage qui m'a réellement agacé, c'est celui d'Amy Steel. Le pire, c'est que je connais beaucoup de gens pour qui c'est l'actrice la plus intéressante du lot, et je ne suis définitivement pas de cet avis! Je l'ai même trouvée relativement mauvaise dans son jeu.
Malgré tout, si Friday The 13th Part II est une suite aussi réussie, c'est grâce à Steve Miner. Très habile derrière la caméra, le réalisateur sait comment créer une ambiance particulièrement angoissante avec ses plans! De plus, son excellent travail permet même de rendre Jason encore plus terrifiant, bien qu'une majeure partie du mérite est attribuable à Warrington Gillette qui l'interprète. Miner offre également des meurtres plus sanglants que dans le premier volet, mais aussi encore plus intéressants! Pour une série dont l'intérêt repose grandement sur l'originalité de ses mises à mort, Friday The 13th Part II livre très bien la marchandise. Plusieurs citeront le grand classique de la machette et la chaise roulante!
Après son point culminant et sa poursuite haute en sensations, le dénouement de Friday The 13th Part II m'a légèrement déçu. C'est bien réfléchi et on a tenté d'amener quelque chose d'intéressant au film, mais je n'y adhère simplement pas. Son exécution est bien trop rapide et son montage est lamentable.
Déçu de sa finale, mais amplement satisfait de l'heure et demi qui la précède, je ressors toujours heureux de mes visionnements de cette suite qui s'avère un cran supérieure au premier volet, et se classe parmi les meilleurs opus de la série!
Julien English
4/5Dans la même série:
Friday The 13th (1980, Sean S. Cunningham)
Friday The 13th Part II (1981, Steve Miner)
Friday The 13th Part III (1982, Steve Miner)
Friday The 13th: The Final Chapter (1984, Joseph Zito)
Friday The 13th: A New Beginning (1985, Danny Steinmann)
Friday The 13th Part VI: Jason Lives (1986, Tom McLoughlin)
Friday The 13th Part VII: The New Blood (1988, John Carl Buechler)
Friday The 13th Part VIII: Jason Takes Manhattan (1989, Rob Hedden)
Jason Goes To Hell: The Final Friday (1993, Adam Marcus)
Jason X (2001, James Isaac)
Freddy Vs. Jason (2003, Ronny Yu)
Friday The 13th (2009, Marcus Nispel)
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