samedi 20 octobre 2012

Resident Evil: Damnation (Baiohazâdo: Damunêshon) (2012, Makoto Kamiya)

En 2008, Capcom et Sony offrent enfin aux fans de la série Resident Evil ce qu'ils voulaient, soit une réelle adaptation cinématographique bien fidèle à l'univers retrouvé dans les jeux-vidéos! Loin de regretter la mauvaise série de films en live-action initiée par Paul W.S. Anderson, j'ai été l'un des premiers à sauter sur Resident Evil: Degeneration, le fameux long-métrage d'animation de Makoto Kamiya. À l'époque, j'avais finalement eu l'adaptation que je souhaitais depuis des années, mais jamais je n'aurais pensé qu'une suite sortirait un jour! C'est donc avec la plus grande joie que j'ai découvert le nouveau film d'animation de Kamiya, Resident Evil: Damnation.

La République Slave de l'est est en pleine guerre civile. Le gouvernement américain y envoie Leon S. Kennedy, chargé de découvrir si des armes bio-organiques (BOW) s'y trouveraient avant de faire intervenir l'armée américaine dans cette situation. La possession de ce genre d'armes rendrait les lieux potentiellement très dangereux et inquiétants, encore bien plus pire qu'une simple guerre civile!

Resident Evil: Damnation sort presque simultanément avec le cinquième film de la série en live-action Resident Evil: Retribution. Je trouve ce ''hasard'', si hasard il y a, assez comique. Pour moi, même si W.S. Anderson a bénéficié d'un budget suffisant pour projeter Retribution en salle et en faire la grosse promotion, ce petit film d'animation Direct-to-Dvd passé complètement sous silence lui vole totalement la vedette et toute comparaison entre les deux adaptations serait une grande erreur! Inutile, donc, d'en parler davantage...

D'abord, Damnation prend sa propre voie en n'étant pas une suite directe au premier long-métrage. Alors que Resident Evil: Degeneration se situait quelque part entre le deuxième et quatrième jeu, celui-ci fait plutôt la transition entre le cinquième et le sixième volet. D'ailleurs, ce n'est pas pour rien que Damnation est sortie près d'un demi-mois avant Resident Evil 6. Si ça se trouve, on aura peut-être droit à un troisième film d'animation qui fera le pont entre le sixième et septième jeu dans quelques années, mais là n'est pas le sujet! Pour revenir à ce que je disais, Damnation prend donc sa propre lignée, faisant abstraction de la finale de Degeneration, ce qui n'est pas mauvais en soit. Cette décision permet même d'offrir un scénario plus solide sans avoir à plugguer le premier film dans l'histoire, mais aussi d'être plus fidèle à la série des jeux, puisque continuer sur la voie de Degeneration aurait très bien pu venir contredire la chronologie établie par Capcom. Ainsi, les fanatiques de Resident Evil se réjouiront d'une transition bien réfléchie entre le cinquième et le sixième jeu, alors que les non-initiés pourront visionner Damnation sans même avoir vu Degeneration ou joué à l'un ou l'autre des jeux-vidéos. Parce que Resident Evil: Damnation se veut effectivement un film fonctionnel à lui-seul pour tous ceux qui ne connaissent absolument rien à la série!

Tout comme Degeneration, Damnation se base quand même sur un scénario plutôt basique sans grande innovation. En effet, cette suite situe l'histoire en pleine guerre civile russe qui aurait normalement pu aboutir à une exploitation (trop) complexe d'une crise politique dans le pays. Heureusement non, les producteurs gardent le tout bien simple et je crois que Damnation n'avait pas besoin d'un scénario nécessairement plus élaboré à ce niveau. D'abord parce qu'il est efficace comme ça, mais aussi parce qu'il a bien plus à offrir parmi ses autres aspects!

En faite, Resident Evil: Damnation reprend tous les bons éléments de son prédécesseur en les améliorant d'une coche au-dessus! Ainsi, on a clairement droit à une suite qui surpasse l'original sur presque tous les points. À commencer par l'ambiance générale. Si le premier film conservait bien l'aspect horrifique des jeux-vidéos, ce long-métrage vient ajouter une atmosphère froide et presque chaotique et ce, dès les premières minutes! Au passage, il est à noter que Damnation commence beaucoup plus brusquement avec l'armée et les tanks qui parcourent la ville, comparativement à Degeneration qui introduisait son histoire avec une petite mise en situation à l'aéroport avant la première attaque de zombies. Pour ce qui est de l'animation, elle ne s'est pas nécessairement améliorée, mais elle n'a aucunement régressée pour autant! Toujours aussi réalistes, les paysages de cette ville de la Russie dévastée ne manqueront pas d'épater les spectateurs avec une finition quasi-parfaite. De plus, les jeux de lumière sont simplement merveilleux dans les sombres ruelles peu éclairées! Qu'à cela ne tienne, grande nouvelle, les personnages ont enfin des expressions faciales qui ont de l'allure, ce qui n'était pas du tout maîtrisé dans le premier long-métrage. C'est une nette amélioration qui permet de rendre le tout beaucoup plus réaliste!

Parmi les personnages principaux, on retrouvera à nouveau Leon S. Kennedy, encore bien plus intéressant que dans Degeneration! Sinon, certains pourraient regretter Claire Redfield, d'autant plus que les nouveaux personnages sont plus ou moins intéressants. Buddy, par exemple, aurait gagné à être davantage élaboré, alors que JD s'avère un peu trop énervant. Dommage qu'on devra l'endurer aussi longtemps! Par contre, si Resident Evil: Damnation a fait un excellent choix dans ses personnages, c'est bien en incluant Ada Wong à l'histoire! Dans le deuxième jeu-vidéo de la série, Ada n'a pas suscité beaucoup d'attention de la part des joueurs. Cependant, depuis Resident Evil 4, elle s'est grandement démarquée et elle possède désormais sa poignée de fans! Ces derniers, et j'en fais partie, apprécieront sans aucun doute son apparition dans ce deuxième film animé. D'ailleurs, sa rencontre avec Leon est vraiment réjouissante lorsqu'on a suivit ces deux personnages au-travers des jeux-vidéos!

Les fanatiques apprécieront également les multiples références à la série en général. Effectivement, tout comme dans Degeneration, l'une des grandes forces de Damnation est sa façon d'introduire un paquet de clin d’œil aux jeux. Notamment avec Ada Wong et ses cascades lors de sa rencontre avec Leon qui rappelle directement une scène très similaire dans Resident Evil 4. Sinon, la scène où les infectés font avaler le Plaga à un soldat est clairement reprise du cinquième jeu et plusieurs autres moments vous laisseront une impression agréable de déjà vu!

Pour les ennemis, cette fois, on a opté pour les infectés du Plaga auxquels on a droit depuis Resident Evil 4. Je préfère les zombies originaux, mais cette décision est plus que justifiée étant donné que Damnation fait le pont entre le cinquième et le sixième jeu qui tournent eux aussi autour de ce type de virus. Quoi qu'il en soit, mon plus grand intérêt se situe parmi les lickers. Ces créatures, tout droit sortie de Resident Evil 2, font indéniablement partie de mes créatures favorites de la série! De plus, elles permettent un excellent clin d’œil à ce deuxième jeu lors de leur face-off avec Leon! Il ne faudrait pas oublier de mentionner les tyrans de type T-103 qui sont également une référence à ceux que l'on doit affronter dans Resident Evil: Operation Raccoon City. Force est d'admettre qu'ils ont subit une énorme poussé de croissance entre Resident Evil 2 et ORC, pour les gens qui ne comprendraient pas leur sur-dimension!

Côté rythme, Resident Evil: Damnation démontre une excellente maîtrise en la matière. Un peu comme Degeneration, cette suite comporte de nombreuses scènes d'action. Certes, sans jamais délaisser l'aspect horrifique de l'invasion. En plus, l'action est parfaitement bien amenée, contrairement à Degeneration qui semblait parfois précipiter les choses. Sinon, Damnation a le mérite d'être bien plus audacieux que son prédécesseur! Non seulement il s'avère beaucoup plus violant, mais il ose prendre une voie rarement empruntée par la série entière avec son village russe. Les affrontements ont parfois même lieu à la lumière du jour, ce qui est aussi exceptionnel que plaisant!

Au final, si Resident Evil: Damnation se termine sur une fin assez vague et ordinaire, les fanatiques seront une fois de plus comblés par cette suite à Degeneration et en redemanderont peut-être encore. Moi, j'en redemande! Qu'on m'apporte une deuxième suite qui, tout comme celle-ci, arrivera à corriger les plus gros défauts de son prédécesseur, mais conservera ses qualités tout en apportant une nouvelle approche à la série!

Julien English
4/5



*Dans la même série:

Resident Evil: Degeneration (2008, Makoto Kamiya)
Resident Evil: Damnation (2012, Makoto Kamiya)


*À voir également:

Resident Evil (2002, Paul W.S. Anderson)
Resident Evil: Apocalypse (2004, Alexander Witt)
Resident Evil: Extinction (2007, Russell Mulcahy)
Resident Evil: Afterlife (2010, Paul W.S. Anderson)
Resident Evil: Retribution (2012, Paul W.S. Anderson)

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