jeudi 28 novembre 2013

Picasso Trigger (1988, Andy Sidaris)

Toujours sur ma lancée, déterminé à découvrir le réalisateur de films de série B Andy Sidaris, ma rétrospective m'amène à Picasso Trigger, la plus ou moins suite de Hard Ticket To Hawaii.

Picasso Trigger est le surnom d'un agent spécial. Lorsqu'il est tué par Miguel Ortiz, ce dernier n'est encore qu'au début de son massacre visant la vengeance de son frère ayant été exécuté lors d'une mission précédente. Avant que l'homme n'ait le temps de mener sa vengeance à terme, les deux agentes Donna et Taryn sont envoyées pour lui régler son compte!

Une chose est sûre, j'aurais vraiment apprécié savoir que Picasso Trigger était la suite de Hard Ticket To Hawaii. J'ai trouvé l'histoire un peu confuse et le scénario semblait criblé de trous inexpliqués. Il y avait une panoplie de personnages, souvent interprétés par des acteurs du précédent film de Sidaris, qui voulaient tuer tout le monde pour des raisons qui sortaient de nul part... jusqu'à ce que je réalise que ce long-métrage n'était peut-être qu'une simple continuité à Hard Ticket et, soudainement, toutes les pièces du puzzle se sont fixées dans ma tête! Du moins, la majorité!

Ainsi donc, difficile d'en vouloir à Picasso Trigger pour cette confusion dont je suis en majeure partie responsable. Maintenant que tout vient de s'illuminer comme un éclair de génie qui n'en est pas tellement un, je blâmerais plutôt le film d'avoir du mal à s'affirmer dans sa continuité. Si on reprend les personnages principaux et qu'on bricole un léger pont en cure-dents avec Hard Ticket To Hawaii, le lien est faible et je ne suis quand même pas aussi stupide que ça en bout de ligne!

Toutefois, c'est un plaisir de retrouver à nouveau le duo de Playmate de Hard Ticket To Hawaii, soit Dona Spier et Hope Marie Carlton, clairement ma favorite des deux! Quoi que Cynthia Brimhall ne donne pas sa place non plus même si elle est malheureusement très peu présente dans cette suite comparativement au précédent film. Parmi le lot, on retrouve également Harold Diamond, le karate kid aux gros muscles que j'apprécie malgré son piètre jeu d'acteur. Steve Bond, en tant que nouvelle monture, s'en sort plutôt bien et Roberta Vasquez se laisse admirer. Nul doute que Picasso Trigger rassemble un casting très faible en talent, mais appréciable dans les circonstances d'un divertissement pauvre et léger. Oh, j'allais oublier! Andy Sidaris nous fait même le plaisir d'un autre caméo de lui-même pendant une scène! Quelle génie, ce cher Sidaris! Un vrai Hitchcock!

Ce que j'aime moins avec cette suite, c'est qu'elle diffère beaucoup du premier film. Bien loin d'être aussi ouvert aux folies amusantes qui fait tout le charme des Sidaris, Picasso Trigger est un espèce de rip-off peu convaincant de la série James Bond (avec Steve Bond dans le rôle principal!) dans lequel les seules folies résulteront dans des gadgets loufoques.

Pour cette raison, il ne m'est pas arrivé souvent de rire autant qu'avec les autres films du réalisateur. Le divertissement y est, certes, mais l'humour est moindre. C'est aussi pour ça que Picasso Trigger s'épuise trop rapidement. Le long-métrage semble alors plus long et moins bien rythmé. Finalement, ce que je trouve le plus comique, ce sont les panneaux qui affichent le jour de la semaine sur un effet sonore over-dramatique! Le pire, c'est que ces panneaux commencent à apparaître seulement en moitié de parcours où un énorme THURSDAY nous est balancé complètement random à l'écran. J'aurais-tu manqué le panneau WEDNESDAY au début du film moi-là?!

Par contre, si le film en général est moins hilarant, on a droit à quelques passages particulièrement exaltants tels que la poursuite en bateau où les échanges de coups de feu sont fréquents, un ennemi qui se promène sur le petit siège passager rattaché à une moto et des caméras de surveillance avec lance-missiles intégrés! Picasso Trigger met même en place un revirement de situation presque pas prévisible. Malgré la brièveté des duels finaux contre les adversaires, particulièrement à cause des bombes collantes universelles du professeur, le dénouement vaut son pesant de peanuts!

Puis, donnons-le lui, Andy Sidaris s'améliore encore une fois derrière la caméra. Après une réalisation merdique pour Malibu Express et un rendu légèrement moins pire pour Hard Ticket To Hawaii, le jeu de caméra de Picasso Trigger s'avère seulement moyen. Malheureusement, ça ne l'empêche pas d'offrir de multiples plans de quelques secondes totalement dénués de sens qui sont oubliés dès le plan suivant!

Les amateurs de poitrines féminines qui croient faire une excellente affaire en se tapant Picasso Trigger ne seront certainement pas dans le tord, mais ils seront déçu d'apprendre que le réalisateur se la joue un peu plus mollo sur la nudité. En fait, Andy Sidaris s'est davantage gâté dans le degré d'hémoglobine qui excède ses habitudes. Effectivement, Picasso Trigger est bien plus sanglant que ses précédents films sans jamais être dégoûtant pour autant.

Picasso Trigger n'est certainement pas aussi amusant que les précédents films de Sidaris. Néanmoins, en terme de mauvais long-métrage de série B, il offre un bon moment de détente qui confirme de façon définitive que les hommes ne savent pas viser avec une arme à feu en main! Si vous avez l'intention de visionner ce film, ne soyez surtout pas aussi mal informé que moi: Picasso Trigger est la suite de Hard Ticket To Hawaii et le prédécesseur de Savage Beach. Ça pourrait vous éviter un peu de confusion désagréable!

Julien English
3/5

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